8,8% des inscrits selon les premières estimations. Les votes blancs et nuls ont atteint, ce dimanche 7 mai, un score inédit. Vote utile ? Abstention ? Vote blanc ? Les électeurs (notamment de gauche) ont été tiraillés pendant les deux semaines de l’entre-deux-tours pour savoir quelle option choisir ce dimanche. Manifestement, une bonne partie d’entre eux a finalement refusé de choisir pour ce second tour de l’élection présidentielle, l’abstention dépassant les 25% et les votes blancs et nuls explosant. 4,2 millions d’électeurs sur les 47,6 millions d’inscrits sur les listes électorales ont décidé de voter, mais de ne choisir ni le Front national, ni En marche. «Un niveau historique», comme l’a noté l’institut de sondage Ipsos. Le président nouvellement élu, Emmanuel Macron, devra tenir compte de cet avertissement.
Dans un bureau de vote parisien, le 23 avril. Photo Martin Colombet. Hans Lucas pour Libération
Le nombre de votes blancs a atteint des sommets ce dimanche. Le mouvement des ni-nistes, refusant de voter pour l'extrême droite mais aussi pour Emmanuel Macron, considéré comme un ultralibéral, a visiblement fait des émules.
#Presidentielle2017 #2ndTour Estimation @IpsosFrance / @SopraSteria_fr des votes blancs et nuls
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Au premier tour de l’élection présidentielle, le 23 avril, 659 997 bulletins blancs ont été recensés, soit 1,79% des suffrages exprimés. En comptant le vote nul, on atteignait 2,58%. C’est, dans les deux cas, moins que Nicolas Dupont-Aignan et ses 4,61% mais plus que Jean Lassalle, qui avait atteint 1,19% des voix. Et c’est surtout beaucoup moins que les scores des votes blancs et nuls du second tour.
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En 2012, ce sont 5,8% des électeurs qui ont refusé de choisir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande en votant blanc ou nul (ces deux types de votes n’étant pas dissociés dans les comptes de l’époque). Un score quasi-équivalent à 2002 (Chirac-Le Pen), alors que les adeptes du vote blanc ou nul avaient représenté 5,84% de l’électorat. Ce chiffre était monté jusqu’à 5,97% lors du second tour de 1995, qui avait opposé Jacques Chirac à Lionel Jospin.
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Le taux avait été bien plus faible en 1974 et 1981 : 1,34% pour l’élection opposant Mitterrand et Giscard d’Estaing, 2,88% lors de l’élection du premier président socialiste de la Ve République, François Mitterrand contre le même «VGE». En remontant plus loin, on peut noter qu’en 1969, pour l’élection de Georges Pompidou qui a pris la suite de Charles de Gaulle, les votes blancs et nul ont atteint le pic de 6,4% des votants.
Avec près de 9% des voix distribuées à aucun des deux candidats présents au second tour, les électeurs ont, ce dimanche, envoyé un message sans équivoque à Emmanuel Macron.
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