Jusqu'à présent, il niait.. tout en reconnaissant avoir récemment parlé au journaliste du Journal du dimanche qui a révélé l'affaire. Ce vendredi 17 mars, Le Monde confirme que c'est bien Robert Bourgi qui a réglé la facture de 13.000 euros auprès du tailleur Arnys, pour l'achat de plusieurs costumes au bénéfice de François Fillon en février dernier. Ce généreux bienfaiteur a commandé ces costumes sur mesure le 7 décembre dernier, soit neuf jours après la primaire de la droite, pour les régler le 20 février. En pleine affaire Penelope.
Les enquêteurs du Parquet national financier sont en possession de cette information grâce à deux perquisitions menées chez le tailleur, que révélait Marianne ce jeudi. Le PNF a d'ailleurs élargi son enquête sur François Fillon à des soupçons de trafic d'influence pour cette affaire de costumes. On ne sait pas, pour l'heure, si c'est également lui qui a réglé en liquide l'intégralité des 35.500 euros de vêtements offerts à François Fillon chez Arnys depuis 2012, selon le JDD.
Homme de l'ombre de la droite française
Avocat de profession, Robert Bourgi, 71 ans, est un homme de l'ombre de la droite française, spécialisé dans la mise en relation entre les politiques français et des dignitaires africains. Dans les affaires troubles, également. En 2011, il a raconté au JDD avoir frauduleusement transporté dans les années 1990 des "millions d'euros" d'Etats africains au profit de Jacques Chirac.
A la fin des années 2000, il s'est rapproché de Nicolas Sarkozy, avant de passer dans le camp de François Fillon après 2012... pour revenir dans le giron sarkozyste pour la primaire de 2016. Une fois l'élection passée, il semblerait que Robert Bourgi se soit décidé à refaire du charme à François Fillon.
Ce cadeau aurait par ailleurs dû être déclaré au déontologue de l'Assemblée
nationale, comme tout présent d'une valeur supérieure à 150 euros. Mais François Fillon a estimé qu'il s'agissait là d'un don privé, ce qui permet de contourner cette règle :"Le règlement de l’Assemblée concerne les cadeaux offerts aux députés dans l’exercice de leurs fonctions. On a encore le droit de se faire offrir des cadeaux dans cette société", a-t-il protesté ce lundi sur Europe 1. Un argument difficilement recevable vu l'identité de son mécène : proche de nombreux chefs d’État africains, Robert Bourgi a tout sauf le profil d'un ami désintéressé...