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16 février 2017 4 16 /02 /février /2017 15:22

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

Détruire des données, ce n'est pas si simple

 

 

 

"Il est plus facile de créer des données que de les détruire", telle pourrait être la morale...

L’arrivée de Donald Trump au pouvoir pose des questions inédites. Par exemple : faut-il effacer certaines bases de données ? C’est le cas d’une base de données créée en 2014 par la mairie de New York dans le but de faciliter les procédures de légalisation des migrants sans papier. Le projet de Donald Trump étant de renvoyer chez eux 3 millions de migrants sans papier, beaucoup craignent que cette base de données soit utilisée afin de les identifier plus facilement. Sa destruction est donc envisagée. Problème : est-ce si facile que cela de détruire une base de données ? Voici comment le site FiveThirtyEight répondait à la question il y a quelques jours.

Toute donnée - d’un like Facebook à vos photos - est stockée dans un lieu physique. Par exemple un disque dur ou serveur. Le premier cas est celui où vous êtes en possession de ce disque dur. Se pose alors la question : comment faire pour être certain d’effacer toutes les données d’un disque dur ?

Méthodes bourrine ou plus fine

La méthode bourrine consiste à détruire le disque dur, tout simplement. Ce n’est pas très respectueux de l’environnement (le disque n’est plus réutilisable ensuite), mais c’est faisable, il y a des machines pour ça : le disque est percé, fragmenté, démagnétisé, il ressort en tous petits morceaux dispersables dans une poubelle. Impossible de récupérer une quelconque donnée sur ces fragments.

Mais il y a une méthode moins bourrine, on peut s’y prendre avec plus de finesse et de souci environnemental : effacer les données, tout en préservant le disque dur. Des entreprises sont spécialisées dans cette tâche. L’une, du nom de Greenship, utilise un algorithme qui accède à chaque bit du disque (chaque 0 ou 1) et le réécrit. Et le processus est répété au moins trois fois. La donnée initiale est effacée, vraiment. A priori, tout cela est rassurant, on peut détruire des données. Définitivement.

 

Sauf que non. On peut effacer des données dont on sait où elles sont. Mais on ne peut pas effacer des données au sens où l’on serait certain qu’elles n’existent plus nulle part, sous aucune forme. Car il est impossible de s’assurer que des données n’existent pas ailleurs. Mat Mitchell, expert en sécurité informatique, le dit très bien : “Il n’y pas de fonction “effacer” dans le monde de la donnée. On peut détruire physiquement un disque dur de telle sorte que personne ne puisse en ressortir aucune donnée. Mais cela suppose qu’on a tous les disques.”

Il reste des copies

Les gens qui ont pour métier de collecter et conserver les données le savent pertinemment. Une donnée écrasée est perdue à jamais, c’est pourquoi des copies sont effectuées en permanence. Par exemple les fichiers que vous créez ou stockez dans un Google Drive (un exemple de services qu’on appelle le “cloud”) sont dupliqués des centaines de fois, pour être tout le temps et rapidement accessibles de quelque lieu que vous vous connectiez.

Eh bien, quand vous supprimez votre fichier, vous n’en supprimez pas toutes les copies, c’est impossible. Il continue d’exister quelque part (sans compter des actes de malveillance qui font que vos données peuvent avoir été copiées pour des raisons frauduleuses).

Bref tout ça nous fournit une leçon aux nombreuses implications politiques : il est plus facile de créer des données que de les effacer. C’est tout le problème qui se pose à la mairie de New York avec son fichier des migrants, et une question que l’on ferait bien de se poser en France, où règne la folie des grands fichiers. Le meilleur moyen de ne pas avoir à détruire de fichiers un jour, c’est de ne pas les créer.

Trop-plein

Au-delà de la question politique, il me semble que cette question de l’impossible effacement des données pose un problème quasi métaphysique, qui est le trop-plein mémoriel de l’informatique. Et si, malgré les progrès constant qui sont faits en terme d’augmentation des capacités de stockage, les ordinateurs venaient à souffrir un jour ne pas pouvoir oublier, et donc n’arrivaient plus à se souvenir.

Très beau problème abordé par Borges dans sa nouvelle “Funes ou la mémoire”, où un jeune homme, doté d’une mémoire surpuissante, se trouve progressivement envahi par les souvenirs et meurt de ne faire que se remémorer tous les détails de sa courte vie. On y repensera peut-être un jour.

 

Retrouvez les podcasts de l’émission via iTunes ou en RSS.

 

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