Source : https://reporterre.net
4 janvier 2017 / Marie Astier (Reporterre)
Les Français consomment quatre fois plus de miel que n’en produit le pays. Mais cet aliment est souvent l’objet de fraudes qui le dénaturent, notamment par ajout de sucre. Les miels importés d’Asie sont le plus souvent en cause.
Sa couleur de soleil aux reflets d’or souligne sa valeur, sa transparence est symbole de pureté. Sucré et subtilement parfumé, nourrissant et antiseptique, il fait figure d’aliment miracle. Quoi de plus beau et bon que le miel, franchement ?
Pourtant, il arrive qu’il ne soit pas si immaculé qu’il y paraît. D’après une série de tests menés par l’Union européenne, et dont les résultats préliminaires ont été livrés en décembre 2015, 32 % des miels analysés présentaient une non-conformité soupçonnée ou avérée. En particulier, 6 % avaient été dilués avec du sirop de sucre, et 11 % avaient possiblement subi le même traitement. Pourtant, dans l’Union européenne, pas d’ambiguïté, le miel désigne un produit issu de la ruche, sans aucun ajout ou retrait de quoi que ce soit. Tout ajout de sirop de sucre est donc bien une fraude.
Les tests européens viennent confirmer des analyses réalisées en France par le magazine Que Choisir en septembre 2014 : sur 20 miels « premier prix » achetés dans diverses enseignes de la grande distribution, six présentaient des ajouts de sucre. Soit presque un tiers des produits. Fin 2013, la DGCCRF (la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), constatait de son côté après enquête que plus d’un miel sur dix avait « subi l’addition de sucres exogènes issus de la canne ou du maïs (jusqu’à une teneur de 44 %), ou d’eau ».
« L’ajout de sirop de sucre est la fraude la plus classique, car la plus rentable », confirme Éric Jamin, responsable de l’unité authenticité au sein du groupe Eurofins, un des principaux laboratoires effectuant des analyses de miel en France.
Dans le milieu, la pratique est connue de tous. Et on sait très bien que ce « faux » miel, ou miel adultéré, vient principalement de Chine. « À première vue, seul un maximum de 15 % du miel chinois correspond à notre définition du miel, estime Étienne Bruneau, responsable de la commission qualité au sein d’Apimondia, la fédération des syndicats d’apiculteurs dans le monde. On sait que les miels à moins de 1,30 euro, 1,50 euro le kilo, ne passeront pas aux analyses. Si on veut des miels qui “passent” les tests les plus récents, il faut le payer au moins 2,35 euros le kilo. Et là on peut avoir du vrai miel, produit en Europe. »...
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