Source : http://www.marianne.net
Mardi 03 Janvier 2017 à 13:36
Les quatre principaux candidats à la primaire de la gauche se divisent sur un sujet bien précis : le versement d'un éventuel revenu universel à tous les Français.
Il est parvenu à incarner une thématique forte lors de cette primaire à gauche : l'un des sept prétendants, Benoît Hamon, porte l'instauration d'un revenu universel, obligeant les autres candidats à se positionner sur cette question. Manuel Valls le premier a dû évoluer sur le sujet afin de se démarquer de son conccurent : lui qui utilisait également le terme de "revenu universel" fin octobre, a changé de sémantique ce 3 janvier lors de la présention de son programme. Il évoque désormais un "revenu décent" différent de celui de Benoît Hamon. Il faut dire que le sien n'a absolument rien d'universel... A côté, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon ne veulent pas en entendre parler. Tour d'horizon de leurs points de vue.
Celui qui souhaite "refonder notre rapport au travail et au temps libre" avec un "travail choisi et non subi", "en finir avec la précarité et doner la possibilité à tous de s'émanciper et de s'engager librement dans l'activité qui répond à ses aspirations", celui qui veut également passer aux 32 heures, propose l'instauration d'un revenu universel d'existence en trois temps, comme décrit ainsi dans son programme :
"Dès 2017, le RSA sera augmenté de 10% à hauteur de 600€. Il sera versé automatiquement à tous les ayant-droits ainsi qu’à tous les jeunes de 18 à 25 ans quel que soit leur niveau de ressources. Ce revenu sera ensuite étendu à l’ensemble de la population. A terme, il atteindra la somme de 750 euros."
Hamon convient que cette "révolution" ne pourrait pas se mettre en place du jour au lendemain. Le 2 janvier sur Europe 1, il expliquait encore : "Ça n’est pas une mesure qui, par ordonnance, fera en sorte qu’en 2018 tout le monde ait le revenu universel du jour au lendemain. Evidemment, ça n’est pas possible à ces conditions-là."
"Les minima sociaux, outils de la solidarité nationale, sont aujourd’hui nombreux, complexes, difficilement lisibles. C’est une source d’inégalités supplémentaire dont pâtissent les plus modestes. Créer un revenu décent issu de la fusion de minimas sociaux qui sera attribué, sous conditions de ressources, à toute personne âgée de plus de 18 ans résidant régulièrement sur le territoire national.
L’accès devra être aussi simple et légitime que de bénéficier d’allocations familiales lorsqu’on a des enfants ou du remboursement de ses soins lorsqu’on est malade."
"Je suis un petit peu comme Victor Hugo lorsqu’il exaltait le travail fier. Je crois à la société du travail car c’est l’outil de dignité du citoyen."
S'il ne souhaite pas complètement s'opposer à Benoît Hamon - "il y a des éléments positifs dans ce qu'il propose" - Montebourg juge irréaliste l'idée d'un revenu universel, qu'il décrit volontairement comme "un état social à côté de celui qui existe déjà" et non comme un modèle de substitution :
"Je dirais que c’est une solution pour après-demain car elle est infaisable. Si vous décidez de verser un revenu universel pour tout le monde, de 700 et quelques euros, ça coûte l’équivalent de la totalité du budget de l’Etat. On va pas créer avec 35 points de CSG de prélèvements supplémentaires un état social à côté de celui qui existe déjà, cela me parait irréalisable."
Surtout, Arnaud Montebourg juge que le revenu d'existence n'est pas, à ses yeux, "un modèle de société".
"Je crois à la dignité par le travail et dans le travail. Je veux une solidarité qui inclut, pas qui exclut: 'je te donne de l'argent et tu restes chez toi."
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