Le 3 avril 2016, le plus gros scandale d’évasion fiscale connu à ce jour a été révélé par le Consortium international des journalistes d’investigation (CIJI). Les « Panama Papers » ont mis à jour 11,5 millions de documents confidentiels issus du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, détaillant la manière dont ce cabinet a contribué à créer 214 488 sociétés écrans à travers le monde pour le compte de ses clients.
Les Verts/ALE au Parlement européen ont utilité les données rendues publiques par le CIJI concernant les Panama Papers (mais également des Offshore et Bahama Leaks) pour enquêter sur le rôle des intermédiaires comme Mossack Fonseca, qui aident les plus riches à échapper à l’impôt en créant et gérant ces entreprises fictives. Malgré les limites des données recueillies, nous avons ainsi pu retracer l’identité et l’origine de certains de ces intermédiaires.
Hong Kong, le Royaume-Uni et les États-Unis sont les trois principaux pays d’origine de ces intermédiaires fiscaux. Si l’Asie est le premier continent d’accueil de ces intermédiaires, l’Europe décroche tristement la deuxième place. En Europe, le Royaume-Uni, la Suisse et le Luxembourg sont sur les marches du podium. 90% de tous les intermédiaires jouant un rôle dans l’évasion fiscale au niveau mondial sont regroupés en Asie, en Europe et en Amérique centrale et du Nord. Relativement peu d’entre eux ont choisi l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Océanie comme pays d’accueil. Le business de l’évasion fiscale ne concerne donc pas simplement le Panama ou les Bahamas ! Tous les pays du monde sont concernés, l’Union européenne y compris.
Nous avons également regardé de plus près qui se cache derrière ces intermédiaires. Parmi les 20 plus gros intermédiaires (en terme de nombre d’entité offshore créées), on retrouve les principales banques connues dans le monde (UBS, Crédit Suisse, Citibank, HSBC, Société Générale), mais également les « Big 4 », ces quatre plus grands groupes d’audit financier au monde (Deloitte, Ernst&Young, KPMG, PWC). On retrouve aussi tout un tas de plus petites entreprises inconnues du grand public.