Source : http://www.marianne.net
Lancée il y a quelques jours sur change.org, une pétition demandant le départ pur et simple de l'actuel président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, empêtré dans le scandale LuxLeaks, a déjà recueilli plus de 75.000 signatures.
La pétition demandant le départ de Jean-Claude Juncker a recueilli plus de 75.000 signatures en quelques jours. - Degiorgio/Shutterstock/SIPA
"Jean-Claude Juncker doit partir !" C’est en ces termes, limpides, que commence la pétition lancée il y a quelques jours contre le président de la Commission européenne sur la plateforme change.org par Jacques Nikonoff, professeur d’économie à Paris VIII et candidat à l’élection présidentielle 2017 sous la bannière du Parti de la démondialisation (Pardem), créé en février 2016. Ouvrier, énarque, issu d’une famille communiste et partisan de la restitution de la souveraineté aux peuples (notamment monétaire), Jacques Nikonoff, 65 ans, dénonce en effet l’attitude des responsables européens et en particulier de Jean-Claude Juncker et ses collègues luxembourgeois qui acceptent d’appliquer, écrit-il, "une austérité dramatique pour les peuples" tout en agissant afin d'"empêcher la lutte contre le dumping fiscal."
Et pour cause. Dans la tourmente depuis les révélations, en 2014, du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) autour du gigantesque scandale financier LuxLeaks, le Luxembourg ne cesse d’affirmer que sa haute administration n’était pas au courant des accords secrets conclus avec les cabinets d'audit travaillant pour le compte de multinationales dans le but de faire baisser les impôts de ces dernières sur le sol luxembourgeois. Or, explique Jacques Nikonoff dans la pétition, le quotidien britannique The Guardian a publié début janvier des câbles diplomatiques allemands qui montrent que les dirigeants du Grand-Duché n’ignoraient rien de ces pratiques.
Pis, Jean-Claude Juncker, ancien ministre des Finances puis Premier ministre du Luxembourg entre 1995 et 2013 aurait, toujours d’après le Guardian, posé son veto au nom de son pays à une proposition visant à accroître le partage d’informations entre les États au sujet des accords confidentiels avec les multinationales, ou encore à une enquête sur les stratégies d’évitement fiscal des grands groupes, dans le cadre des travaux du comité "Code de conduite (fiscalités des entreprises)", créé en 1998 par le Conseil européen afin de lutter contre l’évasion fiscale.
"Par conséquent Monsieur Juncker doit quitter son poste de président de la Commission européenne", conclut Jacques Nikonoff. "Soit il démissionne de lui-même s’il lui reste un peu de décence, soit les commissaires européens nomment un autre président. C’est d’ailleurs ce qu’avait fait, rappelle-t-il, la Commission européenne en 1999 qui avait démissionné le président de l’époque, Jacques Santer accusé d’avoir couvert des fraudes et du népotisme."
La pétition a déjà recueilli plus de 75.000 signatures. "Ce monsieur (Juncker) représente exactement ce qui a amené tant de gens à se détourner d’une grande idée, l’Europe", déplore l’un des signataires. "Encore un qui a confondu intérêt général et intérêt particulier", regrette un autre. "La corruption et la collusion ça suffit ! Donnez nous une Europe sociale et démocratique si elle doit vivre... sinon tuons-la !!!!" propose un troisième.
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