Source : http://www.marianne.net
Mercredi 14 Décembre 2016 à 16:13
Tous les matins vers 7h45, les auditeurs branchés sur France Inter entendent la chronique économique de Dominique Seux, ci-devant directeur délégué de la rédaction du quotidien Les Echos. Or, cette tribune quotidienne offerte par le service public au représentant d’un journal à la ligne résolument libérale, très bienveillant à l’égard du CAC 40 - et accessoirement propriété du groupe LVMH, donc de Bernard Arnault, deuxième fortune de France - a le don d’agacer prodigieusement François Ruffin. Le rédacteur en chef du journal indépendant Fakir et réalisateur du film satirique Merci Patron ! - qui pointait précisément du doigt les méthodes du même Bernard Arnault - a donc saisi l’occasion d’une invitation sur France Inter, ce mercredi 14 décembre, pour dire sa façon de penser à la radio publique.
A la première question de l’intervieweuse Léa Salamé, François Ruffin se lance : « Je voudrais d’abord, puisque j’ai la chance d’avoir Dominique Seux en plateau face à moi, l’inviter à un débat public, parce qu’il a la chance de prendre tous les jours la parole pour présenter la vision patronale, la vision des Echos, du quotidien de Bernard Arnault. » Et le journaliste d’ironiser :
« Il nous répète tous les jours qu’il y a des charges, qu’il y a des déficits, et je suis d’accord avec lui. Les patrons qui se sont augmentés de 20% l’année dernière, je pense que ce sont des charges qu’il faut combattre. »
Intarissable, François Ruffin, qui a été l’un des instigateurs du mouvement Nuit debout au printemps, poursuit : « Vous savez, il y a cette phrase de Hollande comme quoi la finance n’a pas de visage, pas de parti, et pourtant elle gouverne. Moi je considère que cette finance, elle a mille visages, entre autres Dominique Seux, mais ce n’en est qu’un parmi d’autres. » Le journaliste n’hésite donc pas à demander à France Inter de l’inviter « un jour sur deux pour tenir la rubrique économique » !
François Ruffin envisage de se présenter aux élections législatives de juin 2017 chez lui, à Amiens, dans une circonscription où le Front national cartonne. Celui qui se veut le chantre du « peuple » contre « les financiers » estime « qu’au populisme de droite, il faut opposer non pas un élitisme de gauche, mais un populisme de gauche ». A méditer dans les couloirs de France Inter...
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