Source : http://www.marianne.net
Mardi 27 Décembre 2016 à 9:57
Depuis le coup d'Etat raté en juillet dernier, Recep Erdogan a lancé une chasse aux sorcières. - Burhan Ozbilici/AP/SIPA
Il est un symbole de plus de la purge menée par Erdogan pour mener son pays à la baguette. Le principal quotidien turc d'opposition, Cumhuriyet, a raconté lundi 26 décembre dans ses colonnes que le responsable de leur cantine avait été lui-aussi incarcéré pour "injure au chef de l'Etat". L'homme est accusé d'avoir insulté le président Erdogan en affirmant qu'il refuserait de lui servir le thé s'il se trouvait en face de lui, dans les locaux du journal.
Interrogé par la police, ce responsable de la cantine a nié les insultes et a reconnu les propos concernant le thé. Il avait été dénoncé par un policier présent en permanence au siège de Cumhuriyet.
Cet épisode en est un parmi d'autres sous l'ère Erdogan. Fin octobre, c'est le rédacteur en chef de ce quotidien laïque qui avait été arrêté, quatre mois après le coup d'Etat militaire manqué contre le président. Douze autres membres du journal avaient été placés en détention. En mai, c'est son prédécesseur à la tête du journal, Can Dündar, qui avait été condamné par contumace à cinq ans de prison ferme.
Au-delà de la presse, les procès pour injures se multiplient. Près de 2 000 procédures judiciares ont été lancées en Turquie, visant aussi bien les artistes et journalistes que de simples particuliers. Ils risquent à chaque fois jusqu'à quatre ans de prison.
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