Muhammad Nihad on his last moments in Bustan al-Qasr: Entire families buried under rubble, civilian bodies strewn about the streets
Source : http://rue89.nouvelobs.com
Dans un émouvant billet, l’humoriste Nicole Ferroni raconte ce mercredi qu’elle s’informe sur la guerre en Syrie en suivant le fil Twitter d’Hadi Alabdallah (@HadiAlabdallah), qui se présente comme journaliste indépendant.
« Il y a deux mois, j’ai demandé à Google comment on écrivait “Alep” en arabe, ce qui m’a permis sur Twitter, cette plateforme où sont publiés de tout petits messages, de trouver des gens qui se présentent comme journalistes suivant le conflit sur place », explique-t-elle.
Hadi Alabdallah, qui tweete en arabe et en anglais, est devenu sa « petite lorgnette sur la guerre dans son pays ».
« C’est l’un des activistes de la cause syrienne, de la question syrienne, le plus présent sur les réseaux sociaux. [...] Il a manifesté au début et après il est devenu un journaliste citoyen. Il est aujourd’hui dans la région d’Alep et c’est une des sources d’information à mon avis les plus crédibles de la Syrie parce qu’il y a la souffrance humaine, il y a l’engagement et en même temps il est sur le terrain », a éclairé après la chronique le politologue franco-libanais Ziad Majed.
Au micro de France inter, Nicole Ferroni a traduit les mots d’Hadi. « Des familles entières enterrées sous les décombres, des corps de civils éparpillés dans les rues », rapportait-il mardi 13 décembre.
« Nous n’oublierons pas comment le monde a forcé le peuple d’Alep a choisir entre deux options : la mort collective ou l’exil massif. »
We'll never forget how world forced Aleppo's people to choose b/w 2 equally bad options: collective death or collective forced displacement!
Ce mercredi 14 décembre, il écrivait :
« Jusqu’à ce matin, le peuple d’Alep n’a pas dormi cette nuit en attendant l’évacuation promise des civils, rien de neuf, nous continuons à attendre. »
Aleppo's people haven't slept a wink tonight as they await promised evacuation of civilians and wounded. Nothing new...we continue to wait.
« La guerre, ce n’est pas si loin que ça »
Nicole Ferroni a comparé les mots d’Hadi à ce qu’elle a lu dans le Guide du Routard de son papa, vieux de dix ans, qui décrivait les chambres d’hôtel confortables d’un établissement à la terrasse jaune et ensoleillée, les pâtisseries et l’ambiance cosy d’un restaurant.
« Et quand j’ai lu ça, je me suis dit : c’est bizarre, Hadi n’en a jamais parlé.
En effet, si on compare les phrases de Hadi en 2016 à celles du moustachu du Routard en 2006, on sent que je tiens là quelque chose de très concret sur la guerre en Syrie.
A savoir que la guerre, ce n’est pas si loin que ça.
La guerre, ce n’est pas un truc de “loin, là-bas”.
La guerre, ça peut avoir des allures d’un “Ici et de maintenant” qu’on prend, qu’on fracasse.
C’est prendre un présent et le réduire en cendres. Remplacer le cosy par la terreur. Mettre un chaos qui ne laisse plus aucune place à la douceur pas même celle des pâtisseries car la guerre avale toutes les couleurs et met du noir à la place. »
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