Source : https://reporterre.net
1er décembre 2016 / Corinne Morel Darleux
Tous les arguments sont là pour faire du rail un modèle d’avenir, explique notre chroniqueuse, de la sécurité routière à la santé publique en passant par le climat et le coût pour la collectivité. Et pourtant, les décideurs politiques s’obstinent à tuer le train. Pourquoi ?
Corinne Morel Darleux est secrétaire nationale à l’écosocialisme du Parti de gauche et conseillère régionale Auvergne - Rhône-Alpes.
- Corinne Morel Darleux
Cette chronique fait suite à « Crains qu’un jour un train ne t’émeuve plus ».
Si tout le monde aime le train, le développement du rail devrait être un sujet en or, jalousement protégé, revendiqué, instrumentalisé, même, par les politiques : ils surfent sur tout, pourquoi pas sur cette vague de sympathie ferroviaire tirée de notre imaginaire collectif ? Après tout, ils défilent bien à côté des vaches pour s’assurer la sympathie d’un imaginaire paysan, se pressent en gilets fluo sur des chantiers pour se donner une allure industrielle, n’hésitent pas même à se faire photographier en train de boire un verre au comptoir d’un bistrot de quartier pour asseoir leur côté populaire… Que ne posent-ils pas devant un train, la mine fière, un pied sur le marchepied ?
Je ne comprends pas. Tous les arguments sont là pour faire du rail un modèle d’avenir. L’absolue nécessité de réduire la pollution de l’air, notamment dans nos vallées alpines, dont le coût est estimé à 100 milliards d’euros par an selon un rapport du Sénat. L’objectif de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, qui devrait rendre évident le développement du transport ferroviaire, tant pour les passagers que pour les marchandises. La sécurité routière, la santé publique, le climat. Et pourtant…
Les lois issues du Grenelle de l’environnement prévoyaient de faire passer la part du fret ferroviaire et fluvial de 14 à 25 % à l’horizon 2022, et à plus brève échéance d’augmenter cette part de 25 % entre 2006 et 2012. Or, cette part a dégringolé de 21,7 % en 1990 à 17,9 % en 2000, 12,7 % en 2005 et seulement 11,9 % en 2012 ! Tout a été fait au contraire pour saccager le fret ferroviaire...
*Suite de l'article sur reporterre
Source : https://reporterre.net