Un an après les attentats de Paris et Saint-Denis, un texte européen censé durcir le contrôle sur les armes à feu peine à aboutir. Des eurodéputés – y compris LR et FN – refusent l’interdiction d’armes semi-automatiques comme les fusils d’assaut AK-47.
De notre envoyé spécial à Bruxelles.- La commission européenne a-t-elle péché par naïveté dans ce dossier sensible ? Lorsque son président a présenté le 18 novembre 2015 son projet de révision de la directive sur les armes à feu, Jean-Claude Juncker pensait sans doute défendre un texte consensuel au sein des 28. Quelques jours après les attentats de Paris et Saint-Denis, la bataille pour l’encadrement des armes à feu semblait facile à mener.
Un an plus tard, il n’y a toujours pas d’accord définitif sur le texte, même si la Slovaquie, qui occupe la présidence tournante de l’UE jusqu’à la fin de l’année, en a fait l’une de ses priorités. Un quatrième « trilogue » s'est déroulé lundi, du nom de ces réunions secrètes où se négocient les versions définitives des textes les plus controversés dans la capitale belge, entre représentants des trois principales institutions de l’UE (la commission, le parlement et le conseil, qui représente les États membres à Bruxelles). Il s'est déroulé pendant sept heures, jusqu'à trois heures du matin, mais les parties n'ont toujours pas réussi à s'entendre.
À ce stade, une seule certitude : le contenu du texte a été fortement dilué. Sous la pression de certains eurodéputés conservateurs, mais aussi d’une poignée d’États (scandinaves et d’Europe centrale), des dispositions ont sauté. Les lobbies des détenteurs d’armes ont remporté des victoires. Dans la dernière ligne droite, les accrochages sont encore très vifs. « Beaucoup d’éléments du texte de la commission restent inacceptables », a tranché en fin de semaine dernière Vicky Ford, une eurodéputée conservatrice britannique, qui mène les négociations pour le parlement, et a engagé un bras de fer musclé avec l’exécutif de Juncker. Lundi soir, les désaccords sont restés massifs...
*Suite de l'article sur mediapart
Source : https://www.mediapart.fr