Source : http://www.marianne.net
Dimanche 20 Novembre 2016 à 11:23
En plus des hausses déjà actées entre 2018 et 2020, les sociétés d'autoroute prévoient une augmentation moyenne de 0,76 % de leurs tarifs de péages pour 2017. Un énième bras d'honneur à l'État et aux Français de ces exploitants assis sur une rente permanente et ultra rentable.
Comme ses petits camarades, Vinci engrange les bénéfices faramineux des péages autoroutiers tout en augmentant les tarifs dès que possible - MEIGNEUX/SIPA
On savait déjà que les tarifs des péages autoroutiers allaient subir une hausse supplémentaire de 0,4 % chaque année entre 2018 et 2020, en sus des hausses habituellement pratiquées chaque année par les sociétés d'autoroute. Mais il manquait la surprise du chef : pour 2017, les tarifs devraient augmenter jusqu'à 1,2 % ! Selon le JDD qui dévoile ces chiffres dans son édition de ce jour, la moyenne de la hausse sur l'ensemble du réseau autoroutier se situera pour 2017 aux alentours de 0,76 %. Et ce, alors que l'inflation n'a jamais été aussi faible...
Pour justifier ces hausses scandaleuses qui prendront effet le 1er février, les sociétés d'autoroute détaillent la facture à grands coups de faux-frais qu'il seraient impensable de ne pas faire payer aux Français : 0,36 % d'inflation, hausse de la redevance domaniale de 0,30 %, coûts de travaux sur le réseau non-inclus dans les contrats avec l'État, etc. Rappelons qu'en échange d'investissements de toute façon indispensables pour maintenir la qualité du réseau, l'État a prolongé les concessions des sociétés d'autoroute en 2015, pour une moyenne de deux ans supplémentaires. Et écarté toute menace de nationalisation.
Or, c'est tout l'inverse qui se produit : ce sont bien les usagers des autoroutes qui sont priés de mettre la main à la poche pour financer les travaux. Les bénéfices, faramineux, finissent eux dans les poches de ces sociétés. Ségolène Royal avait bien tenté à plusieurs reprises de rendre les autoroutes gratuites le week-end, ou pour les automobilistes qui pratiqueraient le co-voiturage, mais rien n'y a fait : le lobby du BTP autoroutier ne veut pas laisser échapper un centime de cet inépuisable filon de cash. Ou comment collectiviser les dépenses et privatiser les bénéfices, un grand classique de la doxa lultralibérale.
>> Autoroutes : vers une scandaleuse prolongation des concessions ?
>> Le scandale des péages privatisés
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