Source : http://www.marianne.net
De la main d’œuvre à très bas coût. En Turquie, les sous-traitants de grandes marques de prêt-à-porter, Marks and Spencer, Asos, Mango, ou Zara, n’hésitent pas à exploiter la misère des plus vulnérables, et notamment des réfugiés syriens. Pour "à peine plus d’une livre sterling l’heure" (un peu plus d'un euro), une somme bien en dessous du salaire minimal turc, ceux-ci emploiraient en effet à tour de bras de jeunes malheureux, y compris des enfants, selon une enquête de la BBC diffusée ce mardi 25 octobre, repérée par Le Monde.
Travail douze heures par jour comme pour cet adolescent de 15 ans qui repasse les vêtements de Marks and Spencer, ou encore travail sans protection adéquate malgré la manipulation de produits chimiques chez Mango etc., les jeunes interrogés évoquent "des conditions terribles" raconte le journaliste de la BBC, Darragh MacIntyre. Et de poursuivre : "Ils savent qu’ils se font exploiter, mais qu’ils ne peuvent rien y faire". Ainsi "trouver des réfugiés (…) des enfants syriens, travaillant sur des vêtements de marques pour le marché britannique" était "relativement facile", confie le journaliste. "On m’avait dit que le travail des enfants était endémique en Turquie mais je n’imaginais pas à ce point", conclut-il.
Les marques concernées affirment quant à elles qu'elles n'étaient pas informées de la situation. Marks and Spencer et Asos assurent même désormais leur volonté de procéder à la régularisation de tous ces réfugiés syriens et de contribuer au financement de la scolarité des plus jeunes. Alors même, rappelle Le Monde, que les deux marques avaient refusé de se soumettre à une étude menée en début d’année par une ONG qui travaille sur la sensibilisation des entreprises aux questions de droits de l’homme. Etude qui aurait peut-être permis à ces deux entreprises de prendre conscience du problème plus tôt, comme ce fut le cas pour d'autres marques, à l'instar de H&M.
Depuis le début de la crise, plus de 2,5 millions de réfugiés syriens ont traversé la frontière turque. "L’écrasante majorité (90 %) vit hors des camps, pour moitié dans les grandes villes de l’ouest comme Istanbul, Izmir ou Ankara", ajoute Le Monde. Parmi ces réfugiés, entre 500.000 et 850.000 enfants, "contraints de travailler pour nourrir leur famille ou ne trouvant pas de place dans les écoles publiques turques saturées", ne seraient pas scolarisés.
Source : http://www.marianne.net
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