Les chiffres du chômage ressemblent de plus en plus à des montagnes russes. Alors que le chômage a connu un bond de 50 200 personnes à la fin de l’été pour la catégorie A, il redescend de 66 300 demandeurs d’emploi en septembre, soit une baisse de 1,9 %. Selon l'AFP, il s'agit de la plus forte baisse mensuelle depuis 1996, année où les statistiques ont commencé à être collectées sous ce format. De quoi faire avaler leur chapeau aux chroniqueurs du déclin de François Hollande ? La ministre du travail, en charge de commenter mensuellement les chiffres, ne boude en tout cas pas son plaisir : « Il s’agit du 3e trimestre consécutif de baisse, ce qui ne s’était pas observé depuis début 2008 », rappelle Myriam El Khomri. Entre septembre 2015 et septembre 2016, il y a effectivement eu 59 000 demandeurs d’emploi en catégorie A en moins.
La baisse correspond assez fidèlement à ce que prédisent les économistes chargés de mesurer les effets du CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi). France stratégie estimait en septembre que le CICE avait permis de créer ou de sauvegarder « 50 000 à 100 000 emplois » depuis sa mise en œuvre en 2012. L’OFCE table elle sur 230 000 emplois préservés ou créés d’ici 2017. Des signaux encourageant pour le pouvoir socialiste, même si les deux organismes pointent de concert le coût faramineux de la mesure (20 milliards dépensés chaque année depuis la mise sur pied du dispositif).
Le retour vers l’emploi serait généralisé, veut croire la ministre. « Le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée inscrits en catégories A, B ou C poursuit également sa baisse engagée au printemps dernier. » L’analyse globale des chiffres montre une légère divergence d’analyse. Sur trois mois, le nombre des demandeurs d’emploi ayant ou pas une activité réduite progresse de 0,8 % et de 1% sur un an. En septembre, il y a toujours 5,4 millions de chômeurs de catégories A, B et C, une hausse de 54 700 chômeurs si l’on compare avec les chiffres de septembre 2015. Si l’on prend l’ensemble des inscrits (A,B,C,D,E), et donc même ceux qui ne sont pas tenus à une recherche d’emploi, les chiffres culminent à 6,2 millions de personnes, soit une augmentation de 2,1 % depuis septembre 2015.