Mardi 11 Octobre 2016 à 17:47
Des pesticides au petit-déjeuner ? C’est ce que trouvent dans leurs assiettes certains amateurs de mueslis aux fruits selon une étude publiée ce mardi 11 octobre par l’ONG Générations Futures, engagée contre les risques sanitaires et environnementaux liés à l’emploi des pesticides. Sur la quinzaine d’échantillons de mueslis testés par l’association, 141 résidus au total ont en effet été retrouvés, dont 81 suspectés d’appartenir à la classe des perturbateurs endocriniens, ces substances chimiques qui perturbent, entre autres, le système hormonal.
Les produits passés à la loupe, commercialisés aussi bien par de grandes marques (Kellogg's, Nestlé, Jordans...) que par des marques distributeurs (Auchan, Leclerc, Carrefour...), consommés à dose quotidienne comprises entre 50 et 100 grammes ne présenteraient toutefois pas de risque "appréciable" pour la santé.
Néanmoins, l’ingestion de ces mueslis à petites doses chaque jour, à laquelle vient s’ajouter "la contamination par d'autres perturbateurs endocriniens (…) plastiques, cosmétiques, ignifugeants etc., vont exposer notre organisme à des cocktails (...) dont on sait qu'ils peuvent avoir des effets sur les organismes les plus sensibles", a expliqué le porte-parole de Générations Futures, François Veillerette, lors d'une conférence de presse ce mardi.
"Le gens ne vont pas être empoisonnés", conclut-il, mais les résultats de l’étude - qui n'a par ailleurs pas mis en évidence de pesticides parmi les cinq paquets de mueslis bio étudiés - interrogent. D’autant qu’un fongicide utilisé en viticulture, le pyriméthanil, a été détecté dans tous les échantillons non-bio analysés. Un fongicide notamment "classé cancérigène possible" aux Etats-Unis.
Contacté par le Parisien, Kellogg's n'a pas "pu trouver de porte-parole disponible pour répondre" avant la parution de l’étude, mais Nestlé, qui commercialise notamment les mueslis "Fitness 5 fruits" accusés de porter des traces de 13 résidus de pesticides différents, affirme "respecter" (…) "la réglementation en vigueur", et avoir mis en place "des règles de contrôle très strictes".
La publication de ces analyses intervient alors que l'Union européenne peine à se mettre d'accord sur une définition des perturbateurs endoctriniens qui doit permettre d'encadrer leur utilisation, ajoute quant à elle l’AFP. En juin dernier, avec plus de deux ans et demi de retard sur le calendrier, le commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis a de fait suscité un tollé en dévoilant les critères que propose de retenir l'Union.
En cause notamment, le fait que ladite définition ne retienne que des éléments "pertinents" pour la santé de l'homme "alors que certains signaux d’alerte proviennent du monde animal" détaille le Monde. L’imposex par exemple poursuit le quotidien "est un trouble qui procure des pénis aux femelles bulots". (...) Bien "qu'aucune affection équivalente" n’a été, à ce jour, constatée chez les humaines, une alerte a bel et bien été lancée après que des perturbateurs endocriniens de la branche des organoétains "se sont avérés en être la cause".
Les responsables européens, sous le feu des critiques depuis plusieurs années pour leur inaction, apparaissent ainsi une fois encore impuissants alors que l'Organisation mondiale de la santé (l'OMS) a publié sa propre définition des perturbateurs endocriniens dès 2002...
Source : http://www.marianne.net
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