Jeudi 29 Septembre 2016 à 8:30
Alors que les pensions des retraités ne devraient de nouveau pas être revalorisées ce 1er octobre - signant une quasi stagnation pour la troisième année consécutive -, neuf organisations syndicales appellent à manifester ce jeudi à Paris à partir de 14h30. Dans les rangs, des seniors qui sont poussés à travailler, même à la retraite. Selon le dernier rapport statistique de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) paru le 6 septembre dernier, ils étaient en effet 366.253 en 2015 soit une hausse de 30% en six ans. Avec un âge moyen de 66 ans. Une situation qui se dégrade au fil des temps et qui en pousse certains à rester actifs par nécessité.
C'est le cas de Nicole. A 69 ans, celle qui était auparavant secrétaire de mairie dans une petite commune du Val d'Oise a décidé de s'inscrire sur jobretraite.fr. Elle y propose ses services pour toutes sortes de missions : baby sitting, travail de frappe ou soutien scolaire. "Ma petite retraite ne me permet pas de faire de folies, alors si je peux rendre quelques services et arrondir mes revenus, c'est parfait pour moi", explique-t-elle à Marianne. Pourtant, elle se passerait bien de "jouer à l'étudiante", elle qui a cotisé une bonne partie de sa vie. "Ce n'est pas de tout repos, mais je n'ai pas tellement le choix. Il faut dire qu'on ne nous donne pas d'autres solutions pour mieux vivre", déplore t-elle.
Un constat que partage Michel Dagomet, membre du bureau national de l'Union nationale des retraité(e)s et des personnes âgées (UNRPA). "Ce genre de situation est le résultat des politiques menées ces dernières années", s'insurge t-il auprès de Marianne.
"D'abord les pensions sont pratiquement gelées depuis 2013. La dernière revalorisation date de 2015 et elle était de 0,1%, ce qui n'équivaut même pas au prix d'une baguette ! On pousse les retraités à devoir se débrouiller seul pour vivre, ou plutôt survivre. On devrait plutôt aligner les pensions sur le Smic."
Pour ce cadre de l'Unrpa, ce point là est le "symbole d'un abandon total des plus âgé(e)s par l'Etat" et est un des éléments qui provoquent le salariat des retraités. "Depuis 1987, pour les ex-salariés du privé, et 2003 pour ceux du public, les pensions sont alignées sur les prix et non sur les salaires. Conséquence directe : l'écart entre la pension moyenne et les salaires s'accentue chaque année et leur niveau vie décroche."
Pendant ce temps, selon l'INSEE, le taux de pauvreté des retraité(e)s ne fait qu'augmenter. Même s'il reste inférieur aux autres catégories, 7,9% d'entre eux vivaient sous le seuil de pauvreté en 2013, selon leur dernier rapport sur le sujet, contre 7,7% en 2012. Les organisations syndicales de retraités, qui attendent une réponse à leurs préoccupations, seront reçues au ministère de la Santé dès aujourd'hui pour discuter de la problématique.
Source : http://www.marianne.net