Chute continue et généralisée
En raison de la croissance démographique, l’emploi total a augmenté en valeur absolue en France depuis vingt-cinq ans, passant de 23 millions de personnes salariées et non salariées en 1989 à près de 27 millions en 2014. Pourtant, le nombre d’actifs dans le secteur industriel n’a cessé de décliner : plus de 1,4 million d’emplois ont été perdus. Les branches les plus touchées sont la production de biens de consommation, de biens intermédiaires et, dans une moindre part, d’automobile, alors que l’agroalimentaire ou l’énergie reste stable.
La tendance s’est poursuivie au cours des cinq dernières années, avec près de 190 000 emplois industriels détruits, avec un « pic » au début de l’année 2013. Et les créations d’emplois constatées depuis un an n’ont pas profité au secteur.
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La France n’est pas le seul pays à souffrir de cette désindustrialisation : l’Espagne et l’Italie, fortement touchées par la crise économique de 2009, ont vu les emplois dégringoler dans l’industrie et la construction. Dans l’ensemble de l’Europe, le secteur passe de 27 à 23 % des actifs (en comptant le BTP).
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« Tertiarisation » de l’économie
L’industrie n’emploie plus que 3,1 millions de personnes, et ne représente que 12 % de l’activité en France (hors construction), contre 20 % en 1989. Dans la même période, l’agriculture a aussi décliné (passant de 5 % à 2 % des actifs), alors que le secteur tertiaire (commerce, transport, restauration, finance, immobilier, administration, santé, enseignement…) n’a cessé de progresser, passant de 67 à 79 % des actifs.