L'élue voit dans l'utilisation répétée du 49.3 une preuve que le gouvernement n'a plus le soutien de la majorité. Elle dénonce "le passage en force".
Source AFP

La députée PS Karine Berger. © AFP/ ERIC PIERMONT
La majorité socialiste s'effrite de plus en plus et l'annonce de l'utilisation du 49.3 pour le passage de la loi travail en deuxième lecture renforce de délitement. Ce mardi, Karine Berger, députée PS des Hautes-Alpes, a déploré le nouveau recours à cet article par le gouvernement et estimé que Manuel Valls « devrait démissionner ». « Personnellement, je considère que l'utilisation du 49.3 à deux reprises témoigne du fait qu'il n'a plus la majorité de l'Assemblée avec lui et que, par conséquent, motion de censure ou pas motion de censure, s'il y avait 49.3 au début de la 2e lecture, le Premier ministre ne pourrait pas rester. Il devrait démissionner », a déclaré sur France Culture Karine Berger, qui ne fait pas partie des frondeurs PS.
Signera-t-elle, en cas de 49.3, une tentative de dépôt de motion de censure « de gauche » ? « Certainement pas. Je ne voterai pas de motion de censure contre mon propre gouvernement, mais je considère que ce gouvernement ne représente plus la majorité de gauche à l'Assemblée nationale s'il a recours au 49.3 », a-t-elle répondu.
La députée des Hautes-Alpes s'est dite « ahurie par le discours du Premier ministre ». « Le passage en force, c'est le gouvernement, l'intransigeance, c'est le gouvernement », a-t-elle ajouté. « Cela fait des semaines, des mois que nous sommes de très nombreux députés qui avons toujours voté les lois proposées à dire que nous avons des problèmes de fond très graves sur cette loi », a-t-elle encore dit.
« Olivier Faure s'est fait lyncher, lyncher, en réunion de groupe (mardi) matin » par l'exécutif, a-t-elle poursuivi. Olivier Faure est l'auteur d'un amendement cosigné par plus de 120 députés socialistes qui visait à « à assurer qu'un accord d'entreprise ne puisse pas fixer une rémunération des heures supplémentaires inférieure à 25 % de majoration pour les huit premières heures supplémentaires et à 50 % pour les suivantes ».
Le Premier ministre va déclencher de nouveau le 49.3 dès mardi après-midi à l'Assemblée pour forcer l'adoption du projet de loi travail, sur fond de douzième journée de contestation sociale.
Source : http://www.lepoint.fr
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