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5 juillet 2016 2 05 /07 /juillet /2016 15:01

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

Après le Brexit, les banques italiennes menacent de s’effondrer
5 juillet 2016 | Par martine orange
 
 
 

Déjà très mal en point, le système bancaire italien risque l'écroulement. Les cours des principaux établissements ont perdu 30 % en une semaine. Le premier ministre italien, Matteo Renzi, cherche par tous les moyens à les renflouer, quitte à contourner les règles européennes, alors que l’UE tergiverse.

Certains y ont vu sur le moment une habileté politique, une façon de tirer profit du tumulte ambiant. Dès le lundi 27 juin, alors que l’Europe était au bord de la crise de nerfs après le Brexit, le premier ministre italien, Matteo Renzi, annonçait son intention d’apporter 40 milliards d’euros d’argent public pour renflouer les banques italiennes. Les circonstances exceptionnelles créées par le référendum britannique justifiaient que le gouvernement italien mette entre parenthèses les règles communes européennes sur le sauvetage bancaire, expliquaient alors en aparté des conseillers du gouvernement italien.

 

 © Panorama
© Panorama

Une semaine après, la tentative du premier ministre italien n’apparaît plus seulement comme une manœuvre politique mais comme une mesure d’urgence : le système bancaire italien, déjà très mal en point, se retrouve en première ligne depuis le référendum britannique, comme nous l’avions annoncé. « Après le Brexit et les incertitudes politiques créées au Royaume-Uni, les banques italiennes représentent le plus grand risque pour l’Union européenne », prévient une analyse de la banque américaine Citi.

 

En une semaine, l’indice bancaire italien, le FTSE Italia Banche, a perdu près de 30 %. Les cours des grandes banques italiennes comme Unicredit, Intesa, Banco Monte dei Paschi ou Banco Popolare ont perdu respectivement 9,78 %, 3,44 %, 15,79 % et 28 % la semaine dernière. La descente s’est poursuivie ce lundi, avec des baisses de 3,6 % pour UniCredit, 3 % pour Intesa, 4,2 % pour Mediobanca. Le cours de Monte dei Paschi a même chuté de 13,9 % dans la journée, après avoir été suspendu momentanément : la banque, en quasi-faillite de plus d’un an, a reçu une lettre de la banque centrale européenne (BCE) lui demandant de nettoyer son bilan et de ramener ses créances douteuses de 24,2 milliards à 14,6 milliards d’euros en 2018. « Vendre un tel montant de créances douteuses risque d’amener la banque à chercher de nouveaux capitaux que les investisseurs ne sont pas capables de lui fournir », s’alarme un analyste italien, cité par Bloomberg.

Alors que la BCE doit publier de nouveaux tests de résistance sur les banques européennes le 31 juillet, cette lettre de la banque européenne a suscité beaucoup d’inquiétudes. Car il n’y a pas que Monte dei Paschi, la plus vieille banque du monde, à se retrouver en grande difficulté. Tout le système bancaire italien est mal en point. Subissant les contrecoups d’une récession qui n’en finit pas, d’une cascade de défaillances d’entreprises, d’un chômage record, les banques ont dans leurs bilans des montagnes de crédits impayés et de créances douteuses. Selon les estimations, les mauvaises créances s’élèvent à 360 milliards d’euros, dont 200 milliards sont considérés comme irrécouvrables. 

Mais nettoyer les bilans, en dépréciant et en vendant à l’encan ces créances douteuses, signifie pour les banques accepter des pertes. Avec l’obligation par la suite de réaliser des augmentations de capital pour reconstituer des fonds propres suffisants et répondant aux normes réglementaires. « Les banques italiennes sont entrées dans une spirale infernale. Elles ne peuvent demander des capitaux privés car aucun investisseur privé ne veut venir et sans capital, elles ne peuvent provisionner ou déprécier leurs créances douteuses », expliquait la semaine dernière un économiste italien, Lorenzo Codogno, dans le Financial Times.

 

Evolution des créances irrecouvrables en Italie © Bloomberg Evolution des créances irrecouvrables en Italie © Bloomberg

 

Jusqu’à présent, tous les responsables italiens ont tenté de gagner du temps. De son côté, la BCE a fermé les yeux, en donnant quitus aux grandes banques italiennes lors des tests de résistance et en leur apportant toutes les liquidités nécessaires, tant ces opérations s’annoncent douloureuses et compliquées.

En décembre 2015, quatre petites banques régionales italiennes ont fait faillite. Leur sauvetage a été organisé, selon les nouvelles règles européennes, qui interdisent l’usage des fonds publics dans ces opérations, sauf en dernier recours. Les actionnaires, les porteurs d’obligations ont donc été appelés à la rescousse. Ce sont les petits déposants, qui étaient souvent porteurs de certificats obligataires, sans vraiment en comprendre les risques, qui ont été les plus touchés. Ces sauvetages ont créé un réel malaise politique. Depuis, le gouvernement de Matteo Renzi cherche les moyens de contourner la réglementation européenne pour aider les banques sans faire payer les déposants.

En janvier, il a proposé la création d’un fonds public, appelé à devenir une structure de défaisance, une « bad bank », pour reprendre les mauvaises créances bancaires. La commission européenne a refusé le projet, estimant qu’il contrevenait à la nouvelle réglementation bancaire européenne. À la place, le gouvernement italien a dû lancer un fonds semi-public, Atlante, s’appuyant sur la Caisse des dépôts italienne et des fonds privés. Un capital de 5 milliards d’euros a été constitué pour aider à la recapitalisation des banques défaillantes, en avril. Mais après le renflouement de deux autres banques régionales sous la pression de la BCE, ces dernières semaines, la moitié du capital a déjà été utilisé.

Autant dire que le dispositif mis en place n’est pas du tout à la hauteur du problème. D’où la tentative de Matteo Renzi de profiter du Brexit pour apporter 40 milliards de fonds publics pour recapitaliser le système bancaire italien. La proposition italienne a été accueillie par un veto catégorique de l’Allemagne. « Nous avons écrit les nouvelles règles bancaires. Nous n’allons pas les changer tous les deux ans », a indiqué la chancelière Angela Merkel.

Signe que les tensions sur les banques italiennes deviennent préoccupantes : après le veto allemand, la commission européenne a adopté, jeudi, un plan séparé autorisant l’Italie à aider ses banques qui rencontreraient des problèmes de liquidité. Une ligne de crédit de 150 milliards d’euros a été autorisée. Seules les banques solvables pourraient avoir recours à ce dispositif de précaution, a prévenu la commission européenne.

Mais le problème semble plus grave que cela, de l’aveu même du premier ministre italien. Après l’autorisation européenne, Matteo Renzi a déclaré qu’il espérait que « cette ligne de crédit permettrait d’endiguer la panique des investisseurs qui pourrait naître d’un bank run des déposants et mettre en danger la liquidité des banques ». Le gouvernement italien en serait donc là : à redouter une panique bancaire.

Accentuant le sentiment d’urgence, il a fait savoir pendant le week-end qu’il était prêt à défier Bruxelles et injecter des milliards dans le système bancaire italien, si les circonstances l’imposaient. «  Nous sommes déterminés à faire tout ce qui est nécessaire pour défendre nos banques et nous n’excluons pas d’agir unilatéralement, bien que cette hypothèse soit en dernier ressort », a confié un responsable italien au Financial Times. Lundi, un porte-parole du gouvernement a démenti cette information, soulignant que l’Italie entendait bien se conformer aux règles bancaires européennes. Mais s’il y a urgence…

« Le Brexit constitue un “moment Lehman” pour le système bancaire européen », avertit un éditoraliste de Bloomberg, soulignant qu’à la différence des États-Unis, l’Europe n’a rien entrepris de vraiment sérieux pour stabiliser son système bancaire depuis la crise de 2008, l’aider à nettoyer les bilans et se recapitaliser. À ce stade, s’il faut prendre une comparaison, la situation créée depuis le Brexit ressemble plus à ce qui s’est passé au moment de la faillite de la banque américaine Bear Stearns. Tout annonçait alors la crise des subprimes, les craquements généralisés dans le système. Mais tous étaient persuadés que tout pouvait continuer comme avant. C’est la position que semble avoir adoptée aujourd’hui l’Europe.

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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