L'association de défense des animaux Peta a enquêté dans les élevages d'oies en Chine, d'où provient 80% du duvet mondial. Derrière les labels "responsables", se cache de la maltraitance animale.
Comment est vraiment produit le duvet de votre oreiller ou de votre doudoune ? En 2012, une première enquête de l’association de défense des animaux Peta dénonçait le plumage à vif, qui consiste à arracher les plumes des oies vivantes, laissant sur leur corps des plaies béantes. Les enseignes avaient réagi en annonçant la mise en place d'un label "responsable" garantissant selon elles le non-recours à cette pratique. Mais rien n'aurait changé à ce jour : l'ONG a enquêté de 2012 à 2015 dans les élevages d’oies en Chine, d’où provient selon elle 80% du duvet mondial. Et les images obtenues sont toujours aussi glaçantes.
On y voit des employés qui arrachent les plumes des oies alors que ces dernières sont conscientes, laissant leur corps à l'état de plaie géante. Beaucoup d'entre elles subissent cette torture plusieurs fois avant de finir à l'abattoir, selon la Peta. On y voit aussi des oisons blessés ou malades livrés à l'agonie, des oiseaux morts que l'on laisse pourrir "comme des déchets". La confection d'une doudoune garnie de plumes peut nécessiter jusqu'à sept oies, fait valoir l'ONG. Un des élevages aurait admis produire 15 tonnes de duvet d'oie plumé vivant par an, soit 250.000 plumages à vif annuel.
Et qu'importe le label. Tous les élevages figurant dans cette vidéo seraient liés à des fournisseurs d'enseignes qui ont obtenu la certification "normes de duvet responsable" (Responsible Down Standards, ou RDS), explique la Peta. L'autre certificat existant est le Non Live-Plucked Products Guarantee.
(Images : PETA)
Dans cette vidéo filmée en caméra cachée, un représentant de la société chinoise Jilin City Bailing Down Products, qui s'approvisionne en plumes arrachée à vif produites par une coopérative visée par l'enquête, admet tromper ses clients :
"Il n'y a tout simplement aucune garantie que les plumes garnissant n'importe quelle veste ou coussin n'ont pas été arrachées à la peau d'une oie hurlante", renchérit Cyril Ernst, porte-parole de Peta France.
Laura Thouny
Source : http://tempsreel.nouvelobs.com
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