TOTAL et Valls mentent. « A la raffinerie de Donges, tout est à l’arrêt »
Publié le 5 juin
Plus c’est gros, plus ça passe. C’était du moins l’intention de TOTAL et du gouvernement à la suite du « référendum » réalisé sur la raffinerie de Donges. « Le résultat est sans ambiguïté puisque 94% des votants souhaitent reprendre l’activité », a indiqué dans un communiqué largement repris par les médias la direction du groupe. « Le problème pour TOTAL, c’est que s’il n’y avait que 6% des personnels pour la poursuite du mouvement, on ne comprend pas comment le site serait toujours à l’arrêt complet », dit Christophe Hiou, secrétaire CGT du CE de la raffinerie.
« Le mensonge est trop gros. TOTAL a rameuté les cadres et les non-grévistes pour les faire voter. Et même sur cet échantillon-là, 6% n’était pas pour la reprise des activités ! En interne, d’ailleurs, la direction de TOTAL donne 70 à 80% de grévistes chez les équipes de quart, souligne Hiou. Du côté des personnels de production, notre dernière AG était à 200, et certains gars étaient de quart, parce qu’on continue à assurer la sécurité des installations. Le message était très clair : reconduction jusqu’au retrait. ».
Du côté du dépôt de carburant voisin, propriété du groupe Bolloré, il y a douze grévistes sur quatorze. « Ils ne sont que deux à charger, donc la cadence est réduite. Pour ce qui est de la raffinerie, en revanche, tout est bloqué. Il n’y a ni expédition, ni chargement, ni déchargement ».
« Le moral est bon et serein, mais ça ne peut pas non plus devenir une grève par procuration, prévient Hiou. Financièrement, cela fait des semaines qu’on est en grève et les gars commencent à tirer la langue. Il y a un moment où il va falloir qu’il y ait de vrais appels à reconduire, tous les jours, au niveau interprofessionnel. Pour les raffineurs, la date du 14, ça ne rime pas à grand-chose, s’il n’y a rien entre-temps. On ne va pas attendre que d’autres se décident après. Le gouvernement, d’ailleurs, est attentif à l’ensemble des mobilisationset les scrute à la loupe ».
Un appel à une rencontre de l’ensemble des secteurs en lutte et en reconductible, depuis les raffineurs jusqu’aux cheminots, en passant par les travailleurs du nettoiement de plusieurs grandes villes, ceux de l’énergie et les havrais, pour que toutes et tous puissent faire entendre leur voix et porter aux directions syndicales l’exigence de la bagarre jusqu’au retrait de la loi Travail ? « La réponse est dans la question, conclut Hiou. Quand on se met en grève, c’est jusqu’au bout. Nous c’est 24hsur 24 et sept jours sur sept ».
Loi Travail : la grève reconduite à la raffinerie de Donges
Les Echos Le 07/06 à 16:08
Le 27 mai, la police avait fait évacuer la raffinerie de Donges, bloquée par des salariés. - SIPA
Total comptait sur un redémarrage progressif de sa raffinerie, en arrêt complet depuis le 26 mai. Mais les 180 salariés ont décidé de reconduire la grève.
La raffinerie Total de Donges, en Loire-Atlantique, n'est pas prêt de redémarrer. Les 180 salariés (sur 650 au total) qui assistaient à une assemblée généraleont décidé de reconduire la grève ce mardi.
Les salariés ont décidé de poursuivre le mouvement de grève illimitée "jusqu'au retrait de la loi travail ou d'au moins deux points de la loi, l'inversion des normes et la facilitation des licenciements économiques", indique Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire CGT de l'établissement.
La grève déjà reconduite vendredi dernier
Alors que la grève a été levée lundi après-midi à la raffinerie de Grandpuits , Total espérait aussi un redémarrage du site de Donges, à l'arrêt complet depuis le 26 mai. Jeudi dernier, une majorité des 650 salariés s'étaient exprimée en faveur d'une reprise de l'activité. Mais la grève avait été reconduite le lendemain par 200 salariés.
Ce maintien des blocages est la réponse de la CGT à Hollande. Alors que le chef de l'Etat a déclaré lundi qu'il fallait "savoir arrêter une grève", la CGT lui a répondu ce mardi qu'il fallait savoir l'arrêter "quand on a obtenu satisfaction'. Après trois mois de mobilisation contre la loi Travail, le syndicat affirme que les grèves, de l'énergie au traitement des ordures, sont loin de s'essouffler, dans l'attente d'une journée de manifestation nationale à Paris le 14 juin.
Le syndicat affirme que six raffineries sur huit ont entamé leur 15e jour de grève, dont justement celle de Donges, en Loire-Atlantique, et que les annonces de Total sur la reprise de la production dans plusieurs unités sont fausses, le redémarrage des installations étant selon lui impossible sans ses troupes.