"La Direction de l’entreprise SNCF déclare que les conditions de travail des cheminot(e)s sont maintenues. Après une journée et une nuit de négociation, SUD-Rail peut l’affirmer, on en est loin…", se désole le troisième syndicat de la SNCF (17 %).
"Bilan : un accord d’entreprise précaire, un accord de branche régressif et un décret à minima !"
SUD-rail réclame la reprise des négociations au niveau de la branche ferroviaire, rejetant catégoriquement le projet de convention collective arrêté par le patronat. A défaut, il invite le gouvernement à améliorer le projet de décret fixant les règles d'ordre public dans le rail.
"En rédigeant un décret socle reprenant l'essentiel des dispositions du RH0077, il pourrait d'ici demain mettre fin à la grève et stopper le dumping" entre les entreprises ferroviaires, affirme le syndicat.
Selon lui, "la direction se lance maintenant dans le chantage à la signature" en soutenant que si les syndicats "ne signent pas l'accord, c'est la convention collective", moins disante, qui s'appliquera aux agents de la SNCF.
En cas de signature, poursuit SUD-rail, "malheur" à l'organisation non-signataire qui "se trouverait de fait exclue du suivi de l'accord sur l'organisation du travail, laissant les seuls signataires interpréter le texte et en définir les dérogations !".
Le projet consacre globalement le maintien des règles internes actuelles (RTT, repos), voire les améliore (travail de nuit). Mais il prévoit la possibilité, pour les seuls syndicats signataires, de négocier des accords dérogatoires pour répondre à des spécificités locales ou sectorielles.
La CFDT-Cheminots a elle annoncé sans surprise qu'elle signerait le projet d'accord sur l'organisation du travail à la SNCF, ainsi que la convention collective du secteur ferroviaire.
"Le conseil national CFDT-Cheminots décide de signer à l'unanimité accord SNCF et CCN ferroviaire ce jour", indique Rémi Aufrère, secrétaire adjoint du quatrième syndicat de la SNCF. L'Unsa-ferroviaire (deuxième syndicat) qui avait salué des "avancées" ces derniers jours, se prononcera mercredi.
De son côté, la CGT-cheminots s'en remet aux assemblées générales à qui "il appartient" de "déterminer les suites", sans donner de mot d'ordre. Le premier syndicat, sans donner de position définitive sur le texte, souligne néanmoins qu'il est "au niveau" de la règlementation actuelle.
"Il n'en demeure pas moins que des points négatifs subsistent", ajoute-t-il et "rien n'est épargné à la CGT et aux cheminots en grève (réunions secrètes, culpabilisation des grévistes, acharnement médiatique, etc.)", estime le syndicat.
L'issue du conflit, qui perturbait encore mardi significativement le trafic en Ile-de-France et en régions, repose essentiellement sur la CGT, qui a le pouvoir - avec SUD-rail - de mettre un veto au texte.
Avec AFP