Bruno Le Maire à son QG de campagne, début avril. (Sipa)
S’il ne souhaite pas de "big bang territorial", c’est un vrai bouleversement que Bruno Le Maire préconise pour les collectivités territoriales : le candidat à la primaire de 2016 défend notamment la suppression de la fonction publique territoriale ou le contrôle des comptes bancaires des allocataires du RSA.
En présence de 11 présidents de conseils départementaux qui le soutiennent, le député de l’Eure a présenté mercredi ses propositions en matière d’organisation territoriale. Il souhaite en particulier faire des départements "le guichet unique de la gestion des aides sociales en France", en charge du versement, des modalités, mais aussi du contrôle du RSA, de l’allocation adulte handicapée, ou de l’allocation dépendance. Si les montants de ces allocations resteraient fixés par l’Etat, les départements bénéficieraient d’une "liberté de gestion de toutes les allocations" et de "tous les moyens de contrôler que la prestation va réellement à ceux qui en ont besoin".
"Vous voulez toucher votre allocation du RSA, il faut que vous donniez votre relevé bancaire"
Bruno Le Maire a ainsi suggéré "que le département ait la possibilité d’avoir accès aux comptes bancaires des bénéficiaires du RSA pour s’assurer que chaque bénéficiaire du RSA touche bien le montant dont il a besoin et qu’il n’y a ni gabegie ni fraude". Un système qui reposerait selon lui sur le "volontariat" : "Vous voulez toucher votre allocation du RSA, il faut que vous donniez votre relevé bancaire. Si vous ne voulez pas donner votre relevé bancaire, libre à vous mais vous ne touchez pas le RSA", a-t-il résumé.
"Je veux donner la garantie absolue aux contribuables que les aides sociales sont justifiées" et "que l’argent va où on en a besoin", a plaidé Bruno Le Maire.
Le candidat veut aussi "supprimer progressivement le statut de la fonction publique territoriale", qui concerne aujourd’hui 1,8 million de fonctionnaires. Pour cela, chaque fonctionnaire partant à la retraite serait "remplacé par un emploi sous statut privé". Par ailleurs, chaque fonctionnaire territorial bénéficierait d’un "droit d’option" lui permettant de "passer sous statut privé" s’il le souhaite au cours de sa carrière.
"Fusionner les assemblées départementales et régionales"
"Donner l’emploi à vie et le statut de la fonction publique doit correspondre à un intérêt général", a estimé Bruno Le Maire. Contrairement à beaucoup de militaires, qui sont sous contrat, "des fonctionnaires qui s’occupent de la comptabilité d’une ville ou des espaces verts ou de la politique culturelle, eux, vont avoir l’emploi à vie. Au nom de quoi?".
S’il ne souhaite pas remettre en cause le découpage régional ou l’existence des départements, Bruno Le Maire a par ailleurs proposé de "fusionner les assemblées départementales et régionales pour avoir une assemblée unique élue au scrutin uninominal à deux tours". Ainsi, les conseillers départementaux éliraient ainsi les conseillers régionaux "en leur sein", ce qui permettrait selon lui de "supprimer 1800 postes d’élus" et "d’économiser 25 millions d‘euros par an au passage".