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27 mars 2016 7 27 /03 /mars /2016 21:01

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard

 

 

Une urgence: mettre fin à la violence aveugle de l’État
 
 
 
L’adolescent du lycée Bergson frappé d’un violent coup de poing a fait le tour du web : l’IGPN a été saisie. Un militant matraqué à Nantes : une seconde enquête est ouverte. Parmi les multiples violences commises par les CRS les 17 et 24 mars, un enfant de 13 ans, matraqué par un policier, lui répond : « Interroge les gens avant de frapper ! ».

Le déchainement de violence gratuite contre un adolescent de 15 ans a suscité une vive émotion, obligeant des membres du gouvernement à prendre position. Il n’en va pas de même pour de nombreux autres actes de violence policière, tout aussi graves et révoltants. Parmi ceux-ci, deux ont retenu mon attention. 

La procureure de la République de Nantes a ouvert le 26 mars une enquête sur les violences commises par des CRS sur un militant associatif lors de la manifestation du 24 mars contre la « loi Travail ». Dans la vidéo amateur que l’on peut visionner ci-dessous, on constate trois faits : l’acharnement des CRS à traquer les militants en fin de manifestation ; la violence de coups portés gratuitement, avec récidive ; une situation de non assistance à personne en danger : le militant perd abondamment son sang pendant de longues minutes, sous la garde de deux policiers indifférents. Résultats : 7 point de suture. Circonstance aggravante pour la police : un placement en garde à vue sans fondement. Le journaliste Sylvain Ernaut a écrit pour le site La déviation un article documenté que l’on peut consulter ici.

 

Nantes, 24 mars : un militant blessé par des CRS © La Déviation

 

On peut s’étonner, après cette seconde saisie de l’IGPN, que les exactions des CRS à Tolbiac le 17 mars dernier, n’aient donné lieu à aucune ouverture d’enquête. Or les témoignages et les vidéos documentent des violences policières caractérisées contre les étudiants, les manifestants et même de simples passants dans la rue. Parmi ceux-ci, un enfant de 13 ans qui assure, dans la vidéo ci-dessous, avoir été frappé par un policier. Il n’y a pas de raison de ne pas prendre au sérieux son témoignage, comme ceux de toutes les victimes ou témoins des violences du 17 mars à Tolbiac. A cette fin, une enquête doit être diligentée au plus vite. C’est avec beaucoup d’intelligence et de bon sens que l’enfant de 13 ans dit à la police : « Interroge les gens avant de frapper ! ». Il mérite d’être entendu.

 

Paris le 17 mars : témoignage d'un enfant de 13 ans © DOC du réel

 

Il ne s’agit ici pas de bavures localisées, mais la conséquence directe de trois faits qui engagent des responsabilités politiques et administratives. Tout d’abord d’un ordre politique de répression massive, coordonnée et systématique, émanant du sommet de l’État (a minima le ministère de l’Intérieur), traduisant une tentative de criminalisation des mouvements sociaux comme la France n’en a pas connue depuis des décennies. Ensuite une instrumentalisation et un dévoiement des moyens mobilisés dans le cadre de l’état d’urgence. Etat d’urgence qui doit être levé ! Enfin une impunité accordée aux fonctionnaires du maintien de l’ordre, et ceci contre toutes les règles élémentaires de leur profession.

Il reviendra aux parlementaires, après clôture des instructions en cours, de formuler la demande de création d’une commission d’enquête parlementaire. Rappelons que les compagnies républicaines de sécurité (CRS) sont des forces de police placées sous la responsabilité du ministre de l’Intérieur. La présence massive de policiers de la BAC sur les campus universitaires, reconnaissables à leur matraque télescopique en acier, doit également être interrogée. Le maintien de l’ordre dans les universités relève-t-il désormais des compétences de la brigade anti-criminalité ? Les étudiants sont-ils considérés et traités par les préfectures et le ministère de l’Intérieur comme des délinquants ? On était habitué à une présence discrète sur les campus de membres de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, ex-RG), y compris hors autorisation des présidents d’université - chose illégale, même sous état d’urgence -. Doit-on accepter une présence régulière de la BAC, et par conséquent une véritable criminalisation des mouvements étudiants ? Quand on connaît les dérives locales de certaines BAC, il y a matière à s’alarmer, non seulement pour le respect du droit, mais encore pour la sécurité même des étudiants et des lycéens associés au mouvement.

Or, force est de constater que la très grande majorité des lycéens et étudiants engagés dans le mouvement de jeunesse contre la « loi Travail », sont pacifiques, responsables, organisés et respectueux des lieux et des personnes, y compris ceux qui appartiennent à des organisations d’extrême gauche. Ils ne sont ni des délinquants, ni des criminels, ni des terroristes. La première des violences exercée contre eux consiste dans les restrictions inadmissibles mises à leur liberté d’expression, d’organisation et de manifestation : fermeture des bâtiments, destruction de leur matériel, intimidations et menaces, violences caractérisées, arrestations et inculpations. La manifestation et l’AG du 24 mars à Strasbourg, à rebours des violences du 17 mars causées par les seules interventions de la BAC et des CRS (voir mon précédent billet), montrent que l’absence - ou la présence discrète - des forces de l’ordre évite les affrontements. Dans la plupart des cas, c’est bien la présence massive de policiers et CRS qui constitue la première des provocations. Quand on y ajoute l’arbitraire et la violence pure, la révolte des manifestants est légitime. 

 

 

Avant que le pire n’arrive, il faut aujourd’hui exiger de ce gouvernement :

 

1.     qu’il mette fin à sa répression aveugle de la jeunesse, en particulier des lycéens, des étudiants ;

 

2.     qu’il respecte et fasse respecter en tous lieux et toutes circonstances les libertés d’expression et de manifestation ;

 

3.     qu’il respecte et fasse respecter les droits des militants syndicaux et cesse de les envoyer devant les tribunaux ;

 

4.     qu’il fasse relaxer tous les manifestants inculpés depuis le début du mouvement contre la « loi Travail » ;

 

5.     qu’il retire les forces de police des campus et respecte les franchises universitaires ;

 

6.     qu’il diligente toutes les enquêtes nécessaires et prenne des mesures disciplinaires contre tous les policiers qui ont commis des actes de violence caractérisés contre des manifestants ;

 

7.     qu’il donne aux préfets et aux différentes directions des services de la police nationale des instructions fermes et précises visant à réinscrire les pratiques des forces de l’ordre dans un cadre légal et respectueux des libertés collectives et individuelles.

 

Notre  société est divisée et fragmentée. Pauvreté, précarité et chômage de masse constituent une violence quotidienne pour des millions de nos concitoyens. L’État est en train de la fracturer, en y ajoutant l’inacceptable violence de la répression de la jeunesse.

Pascal Maillard

 

Manifestant de Nantes, 24 mars 2016 © Nathalie Bourreau Manifestant de Nantes, 24 mars 2016 © Nathalie Bourreau

 

 

 Signez la pétition de la Fondation Copernic : STOP AUX VIOLENCES POLICIERES

 

Appel de Strasbourg à la grève générale

pour le retrait de la « loi Travail »

Nous, 400 lycéen-ne-s, étudiant-e-s, personnels, sans-emploi, précaires, salarié-e-s du public et du privé, réuni-e-s en Assemblée générale unitaire le 24 mars 2016, à l’Université de Strasbourg :

1.     condamnons les violences policières commises sur tout le territoire français et en particulier sur les campus universitaires ;

2.     exigeons l’abandon des poursuites pénales contre les manifestant-e-s ;

3.     demandons la levée immédiate de l’état d’urgence qui sert de prétexte à la répression des mouvements sociaux ;

4.     exigeons l’abandon du projet de déchéance de nationalité ;

5.     dénonçons les sanctions contre les lycéen-ne-s et exigeons leur abandon ;

6.     demandons le droit de grève pour les lycéen-ne-s ;

7.     demandons le passage de la durée du temps de travail à 32h hebdomadaire ;

8.     exigeons le retrait sans condition de la « Loi Travail ».

 

Nous appelons tous les étudiants et personnels de l’université, les salariés du public et du privé, à se mettre en grève générale jusqu’au retrait de la « loi-Travail ».

 

 

 

 

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Source : https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard

 

 

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