Source : http://reporterre.net
2 mars 2016
Les co-formulants du pesticides Roundup sont plus dangereux que la matière active elle-même, le glyphosate. C’est ce que montre une étude publiée le 26 février 2016 dans le International Journal of Environmental Research and Public Health. Elle a été réalisée par une équipe de chercheurs de l’université de Caen, de l’Institut de recherche agro-environnementale de Budapest, et du Criigen (Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique). Parmi eux, notamment le professeur spécialiste des OGM (souvent associés au Round up) Gilles-Eric Séralini.
Les chercheurs ont testé les co-formulants, c’est-à-dire les ingrédients ajoutés au pesticide glyphosate pour obtenir le désherbant ensuite commercialisé sous le nom de Round up. Les scientifiques ont mis ces substances en contact avec de l’aromatase, une enzyme nécessaire au bon fonctionnement des hormones sexuelles. Résultat : « L’activité de l’aromatase fut significativement diminuée à la fois par les co-formulants seuls et par les formulations, à partir de doses 800 fois inférieures à la dose agricole, tandis que le glyphosate seul ne montrait un tel effet qu’au tiers de cette même dose agricole », observent-ils.
Les effets nocifs de ce pesticide ne seraient donc pas dû uniquement au glyphosate, mais également à ses co-formulants. Cette étude est publiée en plein débat sur la méthode d’homologation des herbicides à base de glyphosate : en France et en Union Européenne, les agences de santé n’ont évalué que la dangerosité de la substance active, sans prendre en compte les autres substances présentes dans le pesticide au final sur le marché. En revanche, le Centre International de recherche sur le cancer avait lui déclaré le glyphosate « cancérogène probable », après l’avoir testé avec ses co-formulants.
Source : Criigen
Lire aussi : Le glyphosate reconnu comme « probablement cancérigène » par l’OMS
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Lundi 29 Février 2016
Le processus d’homologation des herbicides à base de glyphosate est actuellement débattu car leurs formulations commerciales contiennent des co-formulants qui s’avèrent plus toxiques que le glyphosate seul. Nous avons mesuré les effets de perturbateurs endocriniens des co-formulants de six herbicides à base de glyphosate. Pour cela, nous avons mesuré l’activité de l’aromatase, une enzyme clé pour l’équilibre des hormones sexuelles, dans des cellules placentaires humaines, en utilisant une méthode validée par l’OCDE pour évaluer les perturbateurs endocriniens. L’activité de l’aromatase fut significativement diminuée à la fois par les co-formulants seuls et par les formulations, à partir de doses 800 fois inférieures à la dose agricole, tandis que le glyphosate seul ne montrait un tel effet qu’au tiers de cette même dose agricole. Ce nouvel article, publié dans International Journal of Environmental Research and Public Health, constitue la première démonstration que les effets perturbateurs endocriniens des herbicides à base de glyphosate ne sont pas seulement attribuables au glyphosate, l’ingrédient actif déclaré, mais surtout aux co-formulants.
Ces travaux remettent en cause la définition de la dose journalière admissible (ou DJA), car son calcul repose sur des tests de toxicité du seul ingrédient actif déclaré. Or, le glyphosate n’est jamais utilisé seul, mais avec ses co-formulants. Dès lors, il est crucial que la DJA des pesticides soit déterminée à partir de tests de toxicité réalisés avec les formulations commerciales.
Publié dans International Journal of Environmental Research and Public Health:
Co-Formulants in Glyphosate-Based Herbicides Disrupt Aromatase Activity in Human Cells below Toxic Levels (2016) DOI:10.3390/ijerph13030264
Les auteurs : Nicolas Defarge, Eszter Takács, Verónica Laura Lozano, Robin Mesnage, Joël Spiroux de Vendômois, Gilles-Eric Séralini and András Székács
Source : http://criigen.org
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