Des étudiants et des lycéens ont été victimes d’exactions policières, à l’issue des manifestations du 17 mars. Bien loin du « dialogue » prôné par le gouvernement.
Le gouvernement a balayé d’un revers sa volonté « d’écouter » sa jeunesse, jeudi dernier, dans les rues et aux abords des universités. Des étudiants et des lycéens ont été les cibles de violences policières, alors qu’ils manifestaient pour exiger le retrait du texte de loi travail. À Paris, Strasbourg, Caen, Rennes et Marseille, des CRS ont attaqué des jeunes à coups de matraque et les ont arrosés de gaz lacrymogène et de gaz poivre, bloquant le déroulement d’assemblées générales.
Des manifestants ont été gravement touchés à Strasbourg, où cinq jeunes ont été blessés, dont des militants communistes. Parmi eux, une lycéenne de 18 ans, Lola, a reçu un coup de matraque sur le crâne, sur le site de la faculté de droit. Elle raconte : « Environ cinq CRS nous ont bloqué l’accès. Nous leur avons demandé tranquillement de pouvoir entrer pour se réunir en assemblée générale. Et d’un coup, une dizaine de CRS supplémentaires ont avancé droit vers nous ! Ils ont commencé à taper dans le tas, en donnant des coups de matraque, en lançant des bombes au poivre… Pourtant, il ne s’était rien passé qui pouvait justifier une telle attaque ! » En sang, la lycéenne a été transférée à l’hôpital, jeudi, elle est indignée : « Quand je suis tombée par terre, des CRS m’ont enjambée et certains me marchaient carrément dessus. Un manifestant m’a aidé à me relever » Les médecins lui ont diagnostiqué un traumatisme crânien, un état de choc post-traumatique, et effectué cinq points de suture. Depuis, la militante communiste est victime de vertiges et doit rester chez elle. « Je n’avais jamais vu une telle violence, les CRS nous ont attaqués sans raison et sans aucune émotion », déplore-t-elle, encore sous le choc.
Les organisations de jeunesse fustigent ces violences policières
À l’université de Tolbiac, à Paris, les policiers n’y sont pas allés de main morte face aux manifestants. Des étudiants ont été évacués, alors qu’ils occupaient un amphithéâtre pour y tenir une AG, après la dispersion du cortège place d’Italie, jeudi, en fin de journée. Des courses-poursuites, des coups de matraque ont été lancés et pas moins de cinq personnes ont été interpellées. Dès le matin, la faculté parisienne avait été fermée par son président, provoquant la colère du dirigeant du syndicat étudiant de l’Unef, William Martinet, qui demande sa réouverture. à Marseille, la fin de la manifestation a aussi été houleuse. Des CRS ont dispersé les jeunes voulant eux aussi se réunir en AG en utilisant des gaz lacrymogènes et en les frappant à coups de matraque. Un lycéen de 15 ans a été interpellé et placé en garde à vue pour « agression envers un agent de la fonction publique », avant d’être libéré, vendredi ; il devrait être poursuivi dans les mois à venir. Les organisations de jeunesse fustigent ces violences policières. La plume en main, dans une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur, Camille Lainé, secrétaire générale du Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF), exige que « cessent toutes formes d’intimidation ou de violence sur le mouvement social », tout en dénonçant la stratégie du ministère de l’Intérieur qui vise à « intimider, faire peur à des lycéens qui manifestent et donc casser toute mobilisation ». Dans un communiqué, l’union départementale CGT de Paris et l’union locale CGT du 13e arrondissement rappellent que « les étudiants qui luttent pour leur avenir ne sont pas des délinquants : ils agissent (…) pour l’intérêt général ». Des organisations de jeunesse, l’Unef, l’UNL et la Fidl (syndicats lycéens), ont d’ores et déjà appelé à poursuivre et à amplifier la mobilisation dès ce jeudi 24 mars.
Source : http://www.humanite.fr
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