Dimanche 07 Février 2016 à 12:41
En voilà une idée qu'elle est bonne, a dû s'exclamer l'état-major de Les Républicains ! Le conseil départemental du Haut-Rhin, dirigé par la droite, a voté ce vendredi 5 février une mesure inédite en France : dans ce département alsacien, le versement du revenu de solidarité active (RSA) sera désormais conditionné à l’exécution de sept heures de "bénévolat" hebdomadaires. Le principe n'a pas tardé à faire réagir sur les réseaux sociaux, où nombreux ont été ceux à tiquer sur l'utilisation du terme "bénévolat" :
Toute la presse répète stupidement le terme de bénévolat pour le versement du RSA dans le Haut Rhin. Tas de cons.
Pour toucher le RSA dans le Haut-Rhin, il faudra faire des heures de bénévolat .Donc ce n'est plus le RSA mais un petit boulot ?
En fait de bénévolat, le terme de "travail gratuit obligatoire" semble en effet mieux coller à la réalité du dispositif. Car le concept est clair : pas de bras, pas de RSA ! Pour "mériter" la solidarité nationale, les bénéficiaires haut-rhinois du revenu minimum (à savoir 524,16 euros pour une personne seule sans enfant) devront donc donner ces sept heures par semaine à une collectivité, un établissement public, une maison de retraite ou une association. Sans l'attestation trimestrielle de ces heures, ils se verront couper les vivres.
"Il s’agit d'initier un cercle vertueux et de faire passer les allocataires du statut d’usager à celui de bénévole actif et reconnu", défend Eric Straumann, président LR du conseil départemental du Haut-Rhin, et député. Lequel assure qu'"il ne s'agit surtout pas de stigmatiser les bénéficiaires". Au contraire, le député estime le "dispositif injustement perçu comme une forme d’assistanat par nos concitoyens". Ce serait donc pour changer leur regard qu'il reprend la proposition exprimée à droite par ceux qui n'hésitent pas à dénoncer le "cancer de l'assistanat".
Si le Haut-Rhin a pu voter ce durcissement des règles, c'est que le versement du RSA relève des départements, via la CAF. Et Eric Straumann prévient : "Si le préfet attaque cette décision devant le tribunal administratif, on verra bien. Mais je déposerai une QPC" (question prioritaire de constitutionnalité).
Source : http://www.marianne.net
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