Sur le plateau du site Arrêt sur images, le rédacteur en chef adjoint de l’émission Spécial Investigation, sur Canal+, a dévoilé la liste des enquêtes interdites par le nouveau boss Vincent Bolloré. Après la censure d'un documentaire sur le Crédit mutuel, le milliardaire a notamment refusé des sujets sur les banques, Volkswagen, François Hollande, et même le Nutella.
L'investigation est belle et bien en voie d'extinction à Canal+. La faute au puissant et brutal patron de sa maison mère Vivendi, l'homme d'affaires Vincent Bolloré, qui poursuit sa reprise en main de la chaîne. Bolloré avait déjà censuré un documentaire sur le Crédit mutuel, une banque en affaire avec son groupe et dirigée par l'un de ses amis. Et voilà que le site Arrêt sur images révèle que Bolloré a refusé sept des onze sujets d'enquête proposés par Spécial Investigation, le magazine phare de Canal.
C'est le rédacteur en chef de Spécial Investigation, Jean-Baptiste Rivoire, qui a dévoilé la liste des enquêtes censurées sur le plateau d'Arrêt sur images : « Volkswagen, l’entreprise de tous les scandales », « Le monde selon Youtube », « François Homeland » (une enquête sur le président de la République et les guerres), « Attentats : les dysfonctionnements des services de renseignement », « Les placards dorés de la République » (sur les emplois fictifs dans la haute fonction publique), « La répression made in France » (sur la façon dont la France exporte ses méthodes de répression, matraques électriques, etc. à des régimes plus ou moins recommandables), et « Nutella, les tartines de la discorde ». « Si ça continue comme ça, on va faire des sujets sur les trésors sous les mers ou les ours polaires », conclut Jean-Baptiste Rivoire, par ailleurs délégué SNJ-CGT, que Bolloré a tenter de virer avant d'abandonner la procédure.
À lire et à voir sur Arrêt sur images.
Extrait :
Par la rédaction le 14/02/2016 - 13h31 - @rrêt sur images
Le message de Bolloré est passé. Le journaliste de Canal+ (Special Investigation) et délégué syndical SNJ CGT Jean-Baptiste Rivoire, ne reçoit "plus aucun projet d'enquête sur le monde bancaire" depuis la censure d'une enquête sur le Crédit Mutuel par Vincent Bolloré. Mais la banque n’est pas le seul sujet sensible. "On doit aller voir la direction avec nos petits projets et demander la permission de faire nos enquêtes. En gros, sous l’ancienne direction, ça passait à 80 ou 90% des cas. Depuis que Bolloré est sorti des fougères et a manifesté son pouvoir dans l’entreprise, ça se passe beaucoup plus mal", explique Rivoire sur notre plateau. Sur 11 sujets d’enquête proposés lors du dernier "comité d’investigation", la direction a ainsi retoqué... 7 sujets, selon le journaliste
Et il égrène la liste des sujets dont on n'entendra pas parler sur la chaîne cryptée : "Volkswagen, entreprise de tous les scandales", "Le monde selon Youtube", "François Homeland" (une enquête sur le président et les guerres), "Attentats: les dysfonctionnements des services de renseignement", "Les placards dorés de la République" (sur les emplois fictifs dans la haute fonction publique), "La répression made in France" (sur comment la France exporte des matraques électriques, et autres outils de répression, à des régimes pas toujours recommandables), et enfin, "Nutella, les tartines de la discorde", également refusé. Nutella? Peut être un lien avec le fait que le groupe Ferrro, qui détient la marque de pâte à tartiner, figure parmi les 50 plus gros annonceurs de France (avec, de sucroît, 76% de son budget pub destiné à la TV) ? Dans ce top 50 figurent également... Volkswagen et Google, qui possède Youtube.
Pour voir en intégralité notre émission sur l'indépendance des médias, c'est ici : "Bolloré et Hollande ont un intérêt conjoint à étouffer l'investigation"...
*suite de l'article sur arretsurimages
Source : https://www.mediapart.fr