Les lois sécuritaires qu’on nous a vendues comme étant indispensables pour combattre le terrorisme se sont empilées l’une sur l’autre, années après années. Comme si elles n’existaient pas le gouvernement Valls prétend aujourd’hui qu’elles ne suffisent plus. Il instaure l’Etat d’Urgence pour 3 mois, avec l’assentiment unanime (-6 voix !) de la représentation parlementaire, au garde à vous, comme en 40. Sa prolongation et sa banalisation sont désormais au programme. Censé combattre le terrorisme de Daech, l’Etat d’Urgence a, comme il était prévisible, immédiatement dérivé. Mais est-ce vraiment une dérive ?
Son seul résultat visible à ce jour a été d’interrompre la mobilisation populaire massive à l’occasion de la Conférence sur le Climat (la 21°…) et de criminaliser des militants dits « écologistes », assignés à résidence sans aucune justification, sans aucun recours. Plusieurs manifestations ont été réprimées sans ménagements par une police travaillée par l’extrême droite et à laquelle on a donné permis de cogner.
Il sert aussi dans l’arbitraire le plus total à désigner coupable une communauté culturelle et religieuse très loin d’être homogène et unanime, dissimulant la réelle crise sociale dont elle est l’une des principales victimes sous le fantasme de la question identitaire, validant ainsi tous les délires racistes du FN, parti très catholique soit disant laïc, parti très cathodique soit disant ostracisé.
Au déni de démocratie, par les diktats de la Finance et par l’abandon du pouvoir à des institutions échappant à tout contrôle politique, s’ajoute désormais la répression de toute contestation et la surveillance policière généralisée. La social-démocratie ne peut plus cacher ses contradictions et ses mensonges et n’a plus que l’option de se jeter dans les bras de l’extrême droite. Elle lui ouvre le chemin et lui donne tous les instruments de la dictature.
Le voile se lève donc sur la nature exacte de cette oligarchie, cet état bourgeois, mesquin, paternaliste et conservateur qui se drape dans les habits trop grands pour lui de la République Universelle. Incapable de Fraternité l’Egalité lui répugne et il ne tolère pas la Liberté.
Nous ne sommes ni des terroristes ni des esclaves. Ne nous laissons pas intimider, nous sommes le nombre, légion et multitude, la seule urgence est de combattre des valeurs hypocrites qui ne sont pas les nôtres, de changer radicalement notre mode de vie. Ce n’est pas dans les urnes et ce n’est pas dans nos foyers mais dans la rue, sur l’agora, que nous devons affirmer et démontrer que seules la liberté et la solidarité peuvent triompher des périls totalitaires qui nous menacent, l’intégrisme religieux tout comme la dictature des marchés, ces éternels complices.
« une Cité dont la paix dépend de l’inertie de sujets conduits comme du bétail pour n’apprendre rien que l’esclavage mérite le nom de solitude plus encore que celui de Cité » (B. Spinoza, 1660).
C’est contre la solitude et la résignation, pour une Cité libre et pacifique que nous devons aujourd’hui nous battre. Il n’y a pas d’alternatives.
Les Indigné-e-s de Nîmes
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APPEL POUR L'ARRET IMMEDIAT
DE L'ETAT D'URGENCE
ET LA DEFENSE DES LIBERTES PUBLIQUES
Suite aux terribles attentats du 13 novembre dernier, la situation sécuritaire et
répressive a pris une dimension très particulière. Interdictions de manifestations,
perquisitions administratives, gardes à vue: l’usage politique fait par le gouvernement
de l’état d’urgence a conduit ces derniers jours à la multiplication des interventions
dans des milieux militants –notamment écologistes –
et à de nombreuses assignations à résidence pour motifs politiques.
Le 14 novembre 2015, l’état d’urgence a été instauré en France pour une durée
de troismois reconductible.Et le 24 novembre, le gouvernement a informé
le Conseil de l’Europede « sa décision de déroger à la Convention européenne
des droits de l’Homme»
(Il donne de nouveaux pouvoirs à la police en matière de perquisitions, surveillance
électronique, sans passer par le juge). A travers ce vote, les députés de «gauche»
comme de droite ont mis en route un engrenage sans fin qui comme pour le plan
«Vigipirate», risque de n’être jamais interrompu.
Cette situation est inquiétante. D’autant plus que les motifs pouvant être invoqués pour
perquisitionner un domicile ou assigner une personneà résidence
(dans le cadre de cet état d’urgence)
dépassent de beaucoup la prévention/répression du terrorisme
"djihadiste" qui sert de prétexte au déploiement de ces mesures. Ils
permettent en fait,au gouvernement de s’en prendre
aux mouvements contestant sa politique (syndicats de salarié-es, collectifs de sans-
emplois, associations alter-mondialistes, etc.). Dernier exemple en date : les
interdictions de manifester, perquisitions et assignations à résidence qui–à l’approche
de la COP 21 –ont frappé les milieux ZADistes, écologistes et alternatifs
Le gouvernement cherche à pratiquer la politique de la peur pour museler les
opposant-es à sa politique antisociale qui ne cesse de détruire tous les acquis
sociaux, allant jusqu’à vouloir réduire le code du travail à sa plus simple expression.
Afin d’asseoir sa politique internationale hyper agressive et guerrière,
il s’efforce de faire taire toutes les voix discordantes dans l’union nationale
qu’il tente d’imposer,notamment autour de la COP 21
en interdisant toutes les manifestationsinitiées par la société civile.
C’est ainsi qu’il faut analyser les affrontements de ce dimanche 29 novembre à Paris.
Ils ne sont que la conséquence de l’interdiction de manifester formulée par
les autorités, leur donnant ainsi prétexte à réprimer les manifestant-es
ayant osé braver l’interdiction
et se retrouvant interpellé-es par centaines, sans compter
les innombrables contrôles d’identités.
Une fois de plus, ces politiques répressives et antisociales, qui visent à détruire les
droits et les libertés fondamentaux, ne font que le lit des partis d’extrême droite.
Nous appelons l’ensemble de la population, à venir se mobiliser pour la défense des
libertés publiques, celles d’aller et venir, de manifester, du droit de grève... Bref cette
liberté d'expression à laquelle le gouvernement dit être attaché quand il est sous le feu
médiatique, et qu'il bafoue par derrière
Nous exigeons: -L’arrêt immédiat de l’État d’urgence
- La relaxe pour l’ensemble des inculpé-es du 29 novembre
RASSEMBLEMENT
SAMEDI 12 DECEMBRE 2015 A 14h
RDV devant la préfecture, Avenue Feuchères
SIGNATAIRES: CNT 30, SOLIDAIRES 30, AL 30, NPA 30, FA 30-84,
Les indigné-es de Nîmes....