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17 décembre 2015 4 17 /12 /décembre /2015 17:29

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

En Espagne, Podemos a cristallisé la révolte contre les élites

16 décembre 2015 / Entretien avec Florent Marcellesi
 


 

Dimanche, l’Espagne renouvelle son parlement avec un scrutin qui s’annonce très ouvert. Le Parti Populaire – au pouvoir – et le Parti socialiste sont bousculés par l’émergence de deux formations politiques, Podemos et Ciudadanos, qui promettent un renouvellement du personnel et de la vie politique.

 

Florent Marcellesi, Français installé en Espagne, est député européen et membre du parti écolo Equo, qui s’est allié à Podemos pour la campagne des législatives. Il nous explique les enjeux des élections générales de dimanche, alors que s’annonce un grand renouveau politique en Espagne.

 

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Florent Marcellesi.

Reporterre – L’écologie n’est pas très forte en Espagne… En parle-t-on dans la campagne ?

Florent Marcellesi – Pas vraiment. Le premier thème, la corruption, a été mis en avant par les partis émergents. Le Parti populaire (PP) [1] a été très fortement critiqué. Chez eux, la corruption ne concerne pas juste quelques personnes, elle est structurelle et institutionnalisée. Le sujet suivant, c’est l’économie. On a encore 22 % de chômage en Espagne, donc la relance économique est au cœur du débat avec la santé, les retraites, l’état providence. Enfin, le dernier sujet, c’est la réforme de la constitution et la réforme territoriale : que faire avec la Catalogne, qui veut l ’indépendance ?

La bonne nouvelle, de notre point de vue écologique, c’est que notre alliance avec Podemos [2] nous donne la possibilité d’obtenir deux députés. Et la transition écologique est incluse dans le programme de Podemos. Un bémol : ce n’est pas sa priorité. Par exemple, il y a eu deux grands débats entre les candidats, en pleine COP 21. Dans le premier, il était prévu de parler du changement climatique à la fin, mais le temps a manqué. Dans le deuxième, les journalistes ont dit qu’on n’avait pas parlé de changement climatique, mais que ce n’était pas grave parce qu’on peut lire les propositions des candidats sur internet.

Même avec Podemos, nous avons encore de longs débats à avoir. Ils défendent « la social-démocratie du XXIe siècle » et veulent relancer la consommation. Nous demandons le passage à un modèle qui prenne en compte les limites de la planète… Pour nous, c’est se tromper de siècle que de ne pas parler d’écologie.

 

Quelles sont les prévisions pour le scrutin de ce dimanche 20 décembre ?

Il est très difficile de savoir ce qui va se passer. C’est la première fois que les partis Podemos et Ciudadanos [3] se présentent aux législatives. La seule chose que l’on sache est que le système bipartisan va devenir un système à quatre partis. On pense que le Parti populaire sera premier, avec un score en baisse, de 40 % aux dernières élections à 25 % dimanche, mais on se demande qui va finir deuxième.

 

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Militants du parti écologiste espagnol Equo lors de la campagne pour les élections municipales à Séville, en mai 2015.

 

Il est peu probable qu’un parti obtienne la majorité absolue dimanche. A-t-on une idée des alliances qui pourraient se former entre PP, PSOE [4], Podemos et Ciudadanos ?

Non, tout est ouvert. Le système espagnol a été pensé pour avoir deux partis majoritaires qui alternent au pouvoir. Mais la situation actuelle fait voler en éclat la Constitution de 1978. On ne l’a jamais essayée pour un système à quatre partis et on a de gros doutes qu’elle fonctionne.

 

Ces élections présentent un enjeu majeur pour l’avenir du pays. Cela redonne-t-il envie aux citoyens de participer à la vie politique ?

Les débats télévisés sont très, très, suivis. On pense que la participation à ces élections sera très élevée. Il y a beaucoup d’attente. Le système politique espagnol va être chamboulé.

On sait que le changement est possible, mais qui dit changement ne dit pas forcément amélioration. La seule chose que l’on sache, c’est qu’il faut virer le PP du pouvoir pour qu’il y ait du changement.

Par exemple, concernant les questions du changement climatique et de l’énergie, le PP a fait la pire réforme d’Europe pour les énergies renouvelables, alors même que l’Espagne est un des pays qui a le plus de potentiel. Le PP a autorisé des prospections de pétrole aux Baléares et aux Canaries, il soutient le gaz de schiste en Espagne contre les communautés autonomes qui n’en veulent pas. Et l’Espagne est un des pays qui a le plus augmenté ses émissions de gaz à effet de serre depuis la crise.

 

La fin du bipartisme signifie-t-elle que, chez vous, le changement peut venir par la politique institutionnelle ?

La recomposition du paysage politique ne peut pas se comprendre sans les Indignés [5]. Ce sont eux qui ont placé la démocratie et la corruption au centre du débat politique et sociétal en Espagne. Ils ne font pas de politique partisane mais ils ont permis, depuis la naissance de Podemos, une opposition non pas sur un axe gauche/droite, mais sur un axe ceux d’en bas contre ceux d’en haut, démocratie contre dictature, le neuf contre le vieux. Podemos a réussi à transformer l’hégémonie culturelle des Indignés en hégémonie politique.

Il y a environ deux ans, les mouvements sociaux ont vécu un changement de perception et de concept. Ils ont compris que, s’ils pouvaient changer les choses d’en bas, il leur fallait vraiment avoir un pied dans les institutions et un pied dans la rue pour généraliser et porter leurs idées.

En mai dernier, les élections municipales ont marqué un premier changement institutionnel clair. À Barcelone, à Madrid, à Saint-Jacques de Compostelle, à La Corogne, à Cadix, des mouvements sociaux appuyés par des partis politiques ont emporté de grandes mairies. [Lire ici le reportage de Reporterre à Barcelone

 

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Manifestation des Indignés espagnols, en mai 2011.
 

En France, aux régionales, la liste menée par Gérard Onesta en Languedoc Roussillon-Midi Pyrénées ressemble le plus à cette alliance société civile-partis politiques. Mais elle n’a recueilli que 10 % au premier tour.

On ne peut pas comparer ce qui se passe en France et ce qui se passe en Espagne. Chez vous, il y a le Front national, un parti anti-élites qui profite depuis trente ans des erreurs de la droite comme de la gauche, et du manque d’espérance...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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