9 décembre 2015
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Source : https://www.mediapart.fr
Contre le discours vide du lobby bancaire
L’économiste Jézabel Couppey-Soubeyran balaye les arguments des banquiers pour s'opposer à tout contrôle de leur activité, arguments mille fois entendus.
Dissiper les écrans de fumée rhétoriques et traquer les contre-vérités. Dans son ouvrage Blabla Banque, le discours de l'inaction, l’économiste Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à Paris I, s’attaque aux discours du lobby de la finance, et balaye les arguments des banquiers mille fois entendus lorsqu'ils s’opposent à tout contrôle de leur activité.
« La réglementation des banques va tuer les investissements et la croissance » ; « Le remède sera pire que le mal ! » ; « Cela ne sert à rien » : ces trois grands types d’arguments sont employés pour s'opposer à toute tentative de réforme ou d'encadrement du secteur. Et ils rappellent étrangement, selon l’auteure, ceux que l'économiste américain Albert Hirschman avait mis en évidence dans le discours antiprogressiste et réactionnaire.
Avec ce petit livre très accessible, Jézabel Couppey-Soubeyran entend mettre fin à une certaine capture du discours public. C’est la même démarche qui l’a animée lorsqu’elle a lancé, avec les économistes Laurence Scialom et Anne-Laure Delatte, la lettre ouverte s’opposant à la nomination à la tête de la Banque de France de François Villeroy de Galhau, un ancien de BNP Paribas.
Leur initiative a été très largement suivie, puisque la lettre a rassemblé les signatures de quelque 150 économistes, et non des moindres, comme Thomas Piketty, Michel Aglietta, Xavier Timbeau ou Jean-Michel Naulot. Un banquier à la tête de l’institution qui surveille les banques ? Un choix dangereux, comme les mots utilisés pour le défendre.
Blabla Banque, le discours de l'inaction de Jézabel Couppey-Soubeyran. Michalon, 19 €, 266 p.
Source : https://www.mediapart.fr
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