Mercredi 23 Décembre 2015 à 15:12
La fouille avait été diligentée dans le cadre de l’état d’urgence décrété après les attentats du 13 novembre. Une semaine après les attaques, des objets révélant « des éléments de prosélytisme avancé et des signaux faibles de radicalisation » ont été découverts lors d’une perquisition administrative dans les locaux d’entreprises à l’aéroport de Roissy. Depuis, cinq badges d’accès aux pistes ont été retirés. Un épisode qui pose la question brûlante de la sûreté des aéroports parisiens, à laquelle l’Etat consacre d’importants moyens, dont la destination réelle est obscure, selon une enquête de Marianne en kiosques le 24 décembre.
Ainsi, les comptes d’Aéroports de Paris (ADP, société détenue à 50% par l’Etat et 8% par Vinci) font état d’un demi-milliard d’euros reçus pour assurer la sécurité des plates-formes parisiennes. Mais ils sont très flous quant à l’utilisation de cette manne. De fait, il apparaît un écart entre cette somme et les montants apparemment engagés. Ainsi, chez ADP, le poste de sous-traitance aux sociétés privées de sûreté, chargées par exemple des postes d’inspection filtrage (PIF), coûte 150 millions d’euros. Il convient d’y ajouter 70 millions versés à Hub Safe, filiale d’ADP spécialisée dans la sécurité, et le coût des 300 salariés du groupe chargé de cette mission. On reste toutefois loin du demi-milliard versé par l’Etat...
Contacté par Marianne, ADP cite des chiffres très approximatifs : « Nous devons financer les investissements, il y a aussi le service incendie… et plein d’autres choses… Nous comptons investir près de 500 millions d’euros pour 2016-2021 dans les systèmes de détection d’explosifs. » Un cadre de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) se montre plus clair sur la destination d’une partie des fonds : « Il faut savoir que 10% de la somme sont prélevés forfaitairement, au titre des frais de gestion par les opérateurs d’aéroport. Ensuite, l’ensemble des surfaces dédiées à la sûreté est facturé, etc. » Pour ADP, avant même toute action, ce sont donc 48,5 millions d’euros qui tombent dans sa poche. Un financement quelque peu obscur pour des résultats discutables. Les rapports parlementaires sur la sûreté des aéroports, comme celui de Charles de Courson (Nouveau Centre), député de la Marne, pointent tous le peu d’efficacité des contrôles.
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>>> Retrouvez cette enquête en intégralité dans le numéro de Marianne en kiosques.
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Source : http://www.marianne.net