LUXLEAKS: 1 AN APRES
Il y a un an, le 5 novembre 2014, l'Union européenne était ébranlée par le scandale Luxleaks. L'action courageuse d'Atoine Deltour et le travail d'enquête de journalistes sont venus corroborer ce qui n’était un secret pour personne, à savoir:
que le Luxembourg était une place forte de l’optimisation fiscale agressive et que près de 350 multinationales se retrouvaient dans l’œil du cyclone.
Il y a un an, acculé, Jean-Claude Juncker s'engageait à prendre des dispositions fortes pour remédier à l'évasion de l'impôt et restaurer la justice fiscale. Le problème c'est que l'histoire s'est pratiquement arrêtée là. Pierre Moscovici, notamment, temporise et semble tétanisé à l’idée d’affronter les fantômes du passé, le camp de l’opacité et du profit à tout prix. Aujourd’hui, les grandes multinationales peuvent continuer comme si de rien n’était.
De plus, en dépit des discours reconnaissant enfin l'immense valeur de l'action de ceux qui ont fait éclater la vérité, ce sont bien Antoine Deltour et le journaliste Edouard Perrin qui risquent l’emprisonnement au Luxembourg. La protection des lanceurs d’alerte est une urgence pour les écologistes. Et cette préoccupation est de plus en plus partagée au Parlement Européen. La Commission Européenne ne peut donc pas continuer à faire la sourde oreille.
Enfin, le travail d'enquête du Parlement Européen, initié par notre groupe quelques jours après le scandale, a mis en lumière l’incroyable opacité qu’entretiennent les États Membres, qu’ils soient victimes ou bourreaux – parfois les deux-, sur les questions fiscales. Comment comprendre que les parlementaires nationaux ou européens soient empêchés de savoir et de contrôler l’action tant des gouvernements que des institutions européennes ? C’est pour faire leur travail que les Verts-ALE demandent l’extension du mandat de la Commission spéciale.
Oui l'Europe peut être la solution. Mais pour cela il ne faut rien lacher.