Deux hommes ont organisé l’opposition à tout changement dans la lutte contre les paradis fiscaux : Jean-Claude Juncker, ancien premier ministre du Luxembourg et actuel président de la Commission européenne, et Jeroen Dijsselbloem, ministre hollandais des finances et président de l’Eurogroupe.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ancien premier ministre du Luxembourg, a toujours affirmé que le Luxembourg ne s’était jamais enrichi « au détriment de ses voisins » et notamment n’avait jamais encouragé l’évasion fiscale. Et pourtant.
Dans une très longue enquête, les journalistes du Spiegel, qui ont eu accès à des centaines de documents du comité fiscal européen et du groupe européen de travail sur les questions fiscales, constatent le contraire. Ces documents, écrivent-ils, « démontrent combien l’écart est grand entre les paroles et les actes sur les sujets de politiques fiscales européennes, en particulier lorsqu’il s’agit du dirigeant luxembourgeois, qui a été une figure déterminante de la politique financière européenne, pendant des années ».
Mais l’enquête du Spiegel apporte de nouvelles révélations qui pourraient se révéler embarrassantes. « Il n’y a pas que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker (...). Un autre personnage important au sommet de l’institution européenne se retrouve désormais à devoir répondre à des questions dérangeantes : le ministre hollandais des finances, Jeroen Dijsselbloem. Même après avoir accédé à sa position actuelle de président de l’Eurogroupe, son pays a continué de bloquer tout appel au changement », écrit le Spiegel.
Chaque fois que le groupe de travail sur la fiscalité a proposé des changements, le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas les ont tués dans l’œuf avec succès, selon l’hebdomadaire allemand. Les représentants du Benelux coordonnaient leurs interventions en se retrouvant auparavant.
Source : http://www.mediapart.fr
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