Calais, une politique absurde, inutile et dégradante
Découvrez les témoignages vidéo d’un Syrien et d’un Irakien libérés le 29 octobre du centre rétention administrative de Toulouse après cinq jours de privation de liberté.
Témoignage de Mohamad déplacé de Calais au centre rétention administrative de Toulouse Cornebarrieu le 24 octobre 2015.
Propos recueillis à sa libération du CRA le 29 octobre 2015 par La Cimade. Mohamad est Syrien. Le prénom a été changé.
Témoignage de Farid déplacé de Calais au centre rétention administrative de Toulouse Cornebarrieu le 24 octobre 2015.
Propos recueillis à sa libération du CRA le 29 octobre 2015 par La Cimade. Farid est Irakien. Le prénom a été changé.
L’opération de grande envergure menée par le gouvernement depuis le 21 octobre pour disperser des centaines de migrants de Calais se poursuit. À ce jour, près de 600 personnes ont été déplacées puis enfermées dans sept centres de rétention administrative (CRA), à Marseille, au Mesnil-Amelot, à Metz, Nîmes, Paris-Vincennes, Rouen et Toulouse.
Après le jet privé pour 5 exilés, le gouvernement accélère la cadence et loue un avion de la sécurité civile pour 25. Il a déjà effectué douze rotations pour enfermer les exilés de Calais à Marseille, Nîmes et Toulouse. Quatorze transferts en bus se sont chargés de remplir des CRA du Mesnil-Amelot, de Metz, Paris-Vincennes et Rouen. La machine à disperser tourne à plein régime : elle enferme, elle humilie. Elle ajoute de la violence à la violence, du traumatisme au traumatisme, déjà subis entre le parcours de l’exil et les campements de Calais.
99 % des personnes enfermées sont libérées dans les 5 premiers jours de leur enfermement en CRA. La plupart sont déjà de retour à Calais. Comble de cette obstination absurde, coûteuse et dégradante : un Syrien enfermé au CRA de Metz 5 jours fin octobre a été une nouvelle fois privé de liberté au CRA du Mesnil-Amelot du 2 au 3 novembre, après deux nuits dans les campements de Calais. Ce cas n’est pas isolé : un Afghan de Calais a déjà été enfermé à deux reprises au CRA d’Hendaye en août. Un sort qui guette les 600 autres.
Des familles sont séparées : un enfant afghan de 12 ans est resté seul dans la jungle pendant que son père et le reste de sa famille étaient embarqués pour le CRA de Toulouse.
Les personnes concernées par ces rafles : 23 % de Syriens, 17 % d’Afghans, 13 % d’Iraniens, 11 % d’Irakiens, 10 % d’Érythréens.
Tous sont à la recherche d’une protection au titre de l’asile, mais le gouvernement leur impose les barbelés et le traumatisme de l’enfermement avec la perspective d’une expulsion.
La Cimade appelle le gouvernement à changer radicalement de politique et à appliquer les valeurs d’humanité dont il se réclame.
> Lire le communiqé de presse du 22 octrobre 2015 : Calais, le gouvernement joue la grande illusion
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