J'explique un peu pour les personnes de Démocratie Réelle qui ne peuvent avoir tout suivi.
Le collectif Nîmois antifa Raage, suivi en cela par le collectif Ruptures et Transition (ci-après RetT, constitué localement pour les élections départementales et ayant pour but de proposer une autre façon de faire de la politique) manifestait hier pour la troisième fois devant le collège "La Gariguette" pour protester contre la présence au conseil d'administration d'un élu FN, Mr Meizonnet,conseiller départemental élu à Vauvert. Ce monsieur n'a pas été élu au CA du collège, notez-le, mais placé là par la nouvelle présidence du conseil général, socialiste PS. Il paraît que c'est d'usage d'accorder aux élus d'opposition quelques postes mineurs. Notez en passant que "poste mineur"= gestion de l'Ecole Publique...bref...
La première fois nous étions assez nombreux (env. 50 personnes), accompagnés de gens du PC, du PG et d'autres moins encartés. Je ne parle pas de la deuxième, j'y était pas. Mais ce coup ci nous étions pas bien nombreux (13) et c'est "en face" que la mobilisation a eu lieu (je transmet un mail d'un camarade qui explique qui c'est "en face", et aussi quelques réactions à chaud sur la liste RetT, ça suit...).
Le Midi Libre était là et un très court article a été édité ce matin. Lisez le et lisez la réponse que nous lui faisons, en tant que membres de RetT.
Nous sommes en face d'une désinformation manifeste et on ne peut rester sans réaction car c'est gravissime, concernant le FN, visiblement protégé par la presse locale.
Il ne faut pas laisser passer ça,on s'organise et cela passe par la diffusion de l'information puis par la mobilisation, la plus large possible.
Ce que je fait...
Tina.
Ambiance Gariguette...réponse au Midi-Libre
Monsieur
Je lis dans votre journal ceci :
« lls étaient une bonne dizaine à manifester devant les grilles du collège de Vergèze, lundi soir, pour protester contre la présence au conseil d'administration du conseiller départemental FN Nicolas Meizonnet. Cette fois-ci, une vingtaine de soutiens à l'élu frontiste (dont son père et des membres de la Ligue du Midi) étaient également présents. Entre les deux groupes, les gendarmes veillaient au grain. Ils ont du d'ailleurs intervenir lorsqu'une échauffourée d'une quinzaine de secondes est survenue, Un manifestant opposé au FN a tenté d'enlever une banderole après quelques invectives du camp d'en face. Tout est rapidement rentré dans l'ordre. »
Nous étions bien dix (13 exactement). Ils n’étaient pas une vingtaine mais bien 40. Le « rapport de force » en est légèrement modifié, si c’est une façon d’égaliser les camps et la menace, elle est réussie.
Que papa soit là pour soutenir son petit, c’est touchant. Mettre en parallèle cette paternelle protection et la présence de membres de divers groupuscules d’extrême droite, venus pour en découdre, est étonnant.
Que les gendarmes aient veillés au grain est exact. La menace était ouvertement d’un seul côté et très claire. Ils nous ont protégés, il faut le dire ainsi.
La banderole était à nous, sagement enroulée et rangée. Nul parmi nous n’a envisagé de la dérouler, de peur d’envenimer les choses. Ni de l’enlever, c’est absurde. Est-ce une coquille ?
Les invectives sont venues des membres de la Ligue du Sud : PD, saloperie gauchiste et autres…Ces gens se sont réjouis ouvertement et en chantant que Clément Méric, militant anti-fascistes tabassé à mort, « ait été buté » par leurs amis parisiens. Nous sommes restés silencieux tout du long, n’applaudissant qu’une fois, par dérision, après un discours particulièrement virulent d’un excité portant un casque intégral à la main.
Si vous considérez que tout est rentré dans l’ordre, nous sommes en droit de nous demander de quel ordre parlez-vous. Cela n’a pas l’air d’être celui de la république démocratique qui garantit le droit à manifester librement et sans craintes ses opinions.
Si vous considérez qu’un parti raciste a sa place dans l’Education Nationale, qui plus est dans notre région ou peut-être un tiers des élèves sont d’origine dite immigrée, et que cette présence soit de nature à apaiser les tensions communautaristes, libre à vous.
Si vous considérez que des gens d’un parti notoirement connu pour ses affinités fascistes, voire nazies, et ce au plus haut niveau de sa hiérarchie, sont aptes à former de futurs bons républicains respectueux de leurs concitoyens, c’est aussi votre droit.
Nous, nous sommes en droit de nous demander si de tels articles, tendancieux jusque dans leurs moindres nuances, ne sont pas de nature à dénaturer gravement le processus démocratique dont se réclame à grand cri le Front National, processus qu’on ne cesse de nous opposer quand nous tentons d’éclairer sur la nature exacte de ce parti. Ils sont élus, certes, mais si c’est sur la base d’une telle désinformation, comment s’en étonner ? Vous participez ainsi clairement à la spirale de haine qui sape inéluctablement ce qui reste de notre démocratie. C’est votre responsabilité.
Ruptures et Transition
Hier soir à Vergeze la chorale identitaire "Belles voix et mauvaise haleine" sont venus acclamer notre cher conseiller général FN. De vrais patriotes fort en haine nous ont offert un medley de chants guerriers de tribunes de stade fort en gueule et en bière. Nicolas Meizonnet en avait la larme à l’œil.
"J'étais ce soir devant le collège de Vergèze pour manifester contre la présence de l'élu FN au CA. Ambiance sympa, nous étions une dizaine, motivés face à une bonne cinquantaines de supporter du FN dont une bonne vingtaine de Nazions de la Ligue du midi. Bref nous avons pu apprécier la finesse de l’extrême droite dédiabolisée et décomplexée portée par l'extraordinaire ferveur des citoyens qui votent pour eux et la non moins déprimante démission de ceux qui votent contre eux. Je ne parlerai pas de la méprisable complicité des gens enseignants et parents d'élèves qui siègent avec ce conseiller général d’extrême droite accueilli à sa sortie par son Fan club vert de gris. Ils ont chanté, des trucs sympas sur les PD, oui, eux ils les appellent comme ça les homosexuels et sur Clément Méric assassiné par l'un de leurs comparse parisien en 2013, il ont chanté la coupo Santo ça donnait une ambiance de fête votive et de manif pour tous mêlée.
Et nous, dans tout ça on faisait quoi, à par chier au froc, et bien on a espéré voir des enseignants censés enseigner les valeurs de la république à nos jeunes collégiens, nous espérions voir arriver une cohortes de parents d'élèves de Gauche ou au moins de Gôche ou même allez, pourquoi pas, des républicains de chez Les républicains comme notre sénatrice si proche de Morano ou bien le maire divers Gôche de Vergèze qui siégeait sans scrupule avec son collègue édile d’extrême droite. Ben, non! rien, un électroencéphalogramme aussi plat qu'un bulletin électoral bleu régnait sur Vergèze, Mus, Aigues-vives et Codognan.
Non, c'était sympa quand même, ça puait la haine, l'homophobie et un nationalisme guerrier. C'était effrayant comme un cauchemar d'après guerre, effrayant d'être si peu nombreux pour témoigner de cette horreur.
On s'en est reparti avant que nos slips chlinguent de trouille, comme leurs idées. On s'en est reparti pas fier de nous ni de nos voisins. C'est ça le survivre ensemble cher à nos édiles de tous bord.
On sera encore là, je pense au prochain CA, ce sera bientôt l'hiver et si on tremble on dira que c'est de froid. Et si on rêve encore d'un sursaut de dignité de nos semblables on dira que c'est Noël".
C M
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