Exigeons un « Woodxit » ! - FMI, Banque mondiale : En état d’arrestation !
Communiqué de Presse - Le 8 octobre 2015
8 octobre par CADTM international
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Du 9 au 11 octobre prochain, le FMI et la Banque mondiale (BM) se réunissent à Lima au Pérou pour y tenir leur assemblée annuelle. Derrière l’image de justicières humanistes qu’elles se donnent, ces institutions créées à Bretton Woods en 1944 affichent des états de service à faire pâlir les gangsters les plus chevronnés de notre planète.
Appui aux dictatures (Suharto, Mobutu, Moubarak, …) ;
Financement de régimes corrompus ;
Appui technique au renversement des forces politiques progressistes (Salvador Allende, Mohammad Mossadegh et les sandinistes parmi bien d’autre) ;
Soutien financier des régimes faisant l’objet de sanctions onusiennes (Afrique du Sud de l’apartheid et Portugal de Salazar) ;
Violation des droits humains fondamentaux par le financement de nombreux projets socialement et écologiquement néfastes ;
Violation de la souveraineté des États, principe pourtant fondateur du droit international, en livrant les pays du Sud aux griffes des multinationales occidentales ;
Transfert des dettes des anciennes puissances coloniales aux États nouvellement indépendants |1| ;
Non reconnaissance du principe de la dette odieuse en obligeant des populations à rembourser une dette contractée par des régimes autoritaires.
Et tout cela sans compter que les deux institutions internationales ont dévasté les économies des pays du Sud et ont fait exploser pauvreté et inégalités en imposant des politiques d’ajustement structurel dans le but de rembourser des dettes illégales, illégitimes, odieuses et insoutenables.
L’âge de la retraite déjà dépassé !
Après avoir fêté leurs 70 ans, la Banque mondiale ajoute même à son palmarès de nouveaux délits :
Promotion et encouragement des accaparements de terres, des violations des normes internationales du droit du travail du BIT, des pratiques d’évasion fiscale… dans le cadre de ses programmes Doing Business et Benchmarking Business of Agriculture ;
Responsabilité dans la crise sanitaire Ebola qui a décimé des milliers de personnes et qui est dû en grande partie au démantèlement des systèmes de santé des pays du Sud ;
Faux et usage de faux en falsifiant les données d’une étude internationale relative aux impacts de la libéralisation sur les exploitations agricoles ;
Crime climatique en poursuivant et même augmentant le financement de l’extraction et l’exploration d’énergies fossiles ;
Tentative de se soustraire à la justice en invoquant une immunité ;
Evasion fiscale via la Société Financière Internationale, filiale du groupe de la Banque mondiale qui finance le secteur privé.
Le FMI n’est pas non plus en reste et la crise grecque a été l’occasion pour lui de consolider son casier judiciaire. On ne compte plus le nombre de dispositions légales grecques ou internationales non respectées par l’institution. Elle a même violé ses propres statuts en débloquant en mai 2010 un prêt à un État dont la dette était déjà insoutenable. Circonstance aggravante, le FMI a agi avec préméditation dans la mesure où il savait dès le printemps 2010 que le plan de « sauvetage » de la Grèce n’allait pas fonctionner et provoquer des conséquences humanitaires désastreuses |2|.
Mais ces chefs d’accusations qui se multiplient commencent à faire mauvais genre et à ternir l’image des deux institutions…
La BM et le FMI reconnaissent des bouts des lèvres leurs dérapages. Pour autant, leurs excuses ne nous suffisent pas ! Le FMI et la Banque mondiale doivent répondre de leurs actes devant la justice et arrêter d’agir dans un espace de non-droit ! Étant donné leur fort potentiel de nuisance, les institutions de Bretton Woods devraient même être mises hors d’état de nuire et tout simplement disparaître.
Le CADTM n’est pas inquiet pour leur avenir. Avec 2,5 milliards d’euros de bénéfices fait sur les prêts à la Grèce, en plus d’un stock aurifère équivalent à 114,8 milliards de dollars côté FMI, ou encore les confortables bonus accordés aux dirigeants de la Banque mondiale, les ressources pour leur financer un programme de réinsertion ne manqueront certainement pas ! A leur place, de nouveaux organismes multilatéraux réellement démocratiques et respectueux des droits humains doivent voir le jour.
A l’occasion de ces Assemblées et en échos à la semaine d’action mondiale contre la dette et les Institutions financières internationales (du 8 au 15 octobre), le réseau CADTM International exige :
L’abolition immédiate et inconditionnelle des dettes illégitimes au Nord comme au Sud et l’abandon des politiques d’ajustement structurel ;
Le remplacement de la Banque mondiale et du FMI par des institutions démocratiques qui mettent la priorité sur la satisfaction des droits humains fondamentaux dans les domaines du financement du développement, du crédit et du commerce international ;
La mise en place d’une nouvelle discipline financière en restaurant des contrôles stricts sur les mouvements de capitaux et des marchandises, en taxant le capital (taxes globales, impôts sur les grosses fortunes), en levant le secret bancaire, en interdisant les paradis fiscaux, la spéculation et l’usure ;
Que l’aide publique au développement (APD) soit constituée exclusivement de dons sans aucune conditionnalité et qu’elle soit rebaptisée « Contribue de réparation et de solidarité. Les annulations de dette et les montants ne servant pas les intérêts des populations du Sud doivent être exclus du calcul de l’APD.
|1| Ce type de transfert est illégal en droit international.
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Source : http://cadtm.org
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