Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
Malgré la guerre qui s’enlise contre l’organisation de l’Etat islamique (OEI), malgré les tensions attisées pour diviser sunnites, chiites et Kurdes, un mouvement citoyen voit le jour en Irak pour en finir avec un pouvoir corrompu et confessionnel. Il exprime, de manière fragile, une volonté de reconstruire une nation irakienne indépendante, loin des ingérences étrangères, y compris celles de l’Iran.
« Cette révolution, on pourrait l’appeler la révolution du thermomètre », ironise Faysal, 38 ans, l’un des tout premiers manifestants de la place Tahrir à Bagdad. Faysal aime se présenter comme laïque et libéral, un courant selon lui majoritaire chez les manifestants de la place Tahrir. « Ici, il n’y a que des jeunes qui ne veulent pas du mélange entre la religion et la politique et des personnes plus âgées qui ont milité à gauche durant des années », explique-t-il. « Dans le sud à Nadjaf et à Bassora, c’est différent, ils sont plus à l’écoute des partis religieux, mais ce qui nous rassemble tous, laïques, religieux, apolitiques, c’est non seulement la lutte contre la corruption et contre les défaillances des services publics mais surtout un besoin de changement de système. » « La chaleur a eu du bon en Irak, elle a montré que la société civile irakienne est encore là. On ne parle plus de l’organisation de l’Etat islamique mais du peuple irakien », se réjouit Mazen, 25 ans, lui aussi venu manifester sur la place Tahrir.
Le rassemblement, spontané, a été provoqué par une vague de chaleur insupportable, sans l’électricité que les gouvernements irakiens successifs depuis 2003 avaient promis de rétablir. Or, 12 ans après l’invasion américaine, il n’y a en moyenne que trois heures d’électricité par jour, « sauf chez les ministres », note Mazen. Commerçant dans le quartier central de Karrada, il a fermé boutique pour aller scander des slogans comme « Non aux voleurs, non au gouvernement, oui à l’Irak ».
Sous la pression de la rue, le premier ministre actuel Haïder al-Abadi a proposé des réformes sans précédent. À commencer par la suppression des postes inutiles et de la gabegie de l’Etat. Il s’attelle ainsi à remplacer de hauts fonctionnaires de l’administration centrale et des provinces, tout en « oubliant » volontairement les quotas confessionnels et partisans usuels. La compétence sera désormais mise en avant.
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Source : http://www.mediapart.fr