il y a 18 heures 4 MARIE-PASCALE VINCENT
U n collectif s'est formé contre le projet d'une zone artisanale à Cocurès sur des terres agricoles.
Un rassemblement avait lieu samedi 30 mai sur les terrains agricoles menacés par la construction d'une zone artisanale à l'entrée du village de Cocurès et à proximité du panneau qui rappelle que ce territoire est classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Une trentaine de personnes avaient répondu à l'appel de la Confédération paysanne et de la vigne de Miral. Symboliquement, les participants ont planté des tournesols, des haricots grimpants et des courges qui seront offertes cet automne à l'association floracoise Quoi de 9. Et la propriétaire du terrain qui vient de récupérer ce dernier, jusque-là mis en location, en a profité pour lancer un appel à porteur de projet à la recherche de terres labourables.
"Il s'agit d'une belle parcelle, avec de l'eau à proximité, qui pourrait accueillir une serre", précise Muriel Pascal porte-parole de la Confédération paysanne. Alors que la commission agricole de la communauté de communes Florac sud Lozère doit se prononcer sous peu sur ce dossier de création de zone artisanale, un collectif s'est créé.
Au-delà du monde paysan
"Nous nous réunirons une fois par mois sur cette zone à défendre, indiquait la référente du collectif, le dimanche midi autour d'un repas. Le prochain rendez-vous est fixé au 28 juin. Comme aujourd'hui où certains sont venus en famille, ce rendez-vous, ouvert à tous les citoyens, se veut convivial. Et cette problématique, qui relève de la protection de l'environnement, un thème auquel beaucoup de monde est sensible en sud Lozère, est capable de mobiliser largement. Le problème de l'annexion des terres agricoles dépasse le seul monde paysan. Il s'agit tout autant de dénoncer la situation actuelle à Cocurès que de se retrouver pour débattre de problématiques générales dépassant le cadre de la Lozère."
On sacrifie plus de terres agricoles qu'ailleurs
Au niveau national, le Comité économique social et environnemental (CESE) vient de rendre un avis sur la bonne gestion des terres agricoles. Il préconise la nécessité de les protéger par le biais des politiques locales. "Ce projet de zone artisanale est en totale contradiction avec cet avis, estime la Confédération paysanne. De plus, une étude de la Draf (Direction régionale de l'agriculture et de la forêt) et de la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) présentée en commission départementale d'orientation agricole en juillet 2014 manifeste également le souci de préserver ces terres agricoles en région. En Lozère, sous prétexte de grands espaces, on sacrifie plus de terres agricoles qu'ailleurs, ce que nous avons signalé au commissaire enquêteur lors de l'enquête publique sur ce projet de zone artisanale. La souveraineté alimentaire ne se raisonne pas à l'échelle d'un département."
Source : http://www.midilibre.fr