Lundi 15 Juin 2015 à 13:00
La loi Macron « ne va rien régler. » Quelques mots à peine auront suffi à l’ancienne ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, ce matin sur France Inter, pour tordre le cou à cette « flexisécurité » si chère au gouvernement en général et au ministre de l’Economie en particulier. Car pour la député socialiste de Moselle, « le problème » est clair : « C’est l’emploi (…) et face à ce problème-là, les solutions qui sont mises en œuvre ne sont pas à la hauteur. »
Parmi ces solutions, la loi Macron donc, actuellement en deuxième lecture à l’Assemblée, recèle de nouvelles dispositions dont on apprend chaque jour la portée désastreuse pour les salariés qui verront par exemple leurs indemnités plafonnées en cas de licenciement abusif. « Ce plafonnement pour moi il n’a aucun sens, réagit vivement Aurélie Filippetti, On remplace ce qui était au départ un plancher d’indemnisation par un plafond. On voit très bien que les salariés vont se retrouver totalement lésés dans des situations extrêmement difficiles, surtout évidemment pour les salariés des petites entreprises. » Mais dans la logique implacable du gouvernement, qu'Aurélie Filippetti juge « dangereuse », il s'agit seulement de créer des emplois. Comment ? En facilitant les licenciements, CQFD !
Une absurdité donc pour Filippetti qui précise plus loin que ces petites entreprises « peuvent très bien être des filiales » de très grands groupes « qui s’organisent en petites entités pour justement échapper à un certain nombre de réglementations qui protègent les salariés. »
Sûr de son paquet de mesures pour la croissance et l’emploi, le gouvernement pourrait malgré tout avoir à nouveau recours au 49.3 pour faire adopter la loi Macron, sans le vote parlementaire. A l'évidence, il n'y a pas que les licenciements qui soient abusifs...
Source : http://www.marianne.net