Le gouvernement a dévoilé mercredi un arsenal de mesures pour rallumer l'investissement privé, flanqué toutefois d'une promesse sociale, le compte personnel d'activité, pour seul adressé à la gauche. "Pour accélérer la reprise économique nous devons lever tous les blocages, agir sur tous les leviers. Et l'investissement est un levier essentiel", a dit le Premier ministre Manuel Valls lors d'une conférence de presse à l'Elysée.
La mesure la plus forte sera un coup de pouce fiscal d'un montant de 2,5 milliards d'euros aux entreprises faisant des investissements industriels (machines, robots, etc.), un effort qualifié de "sans précédent" par M. Valls. Matignon estime à cinq ans la durée moyenne des amortissements, et donc l'effet de cette mesure. Les entreprises qui se lancent entre le 15 avril et le 15 avril 2016 dans de gros achats pourront déduire de leur bénéfice imposable un montant équivalent à 140% au total à hauteur de leur investissement. Cette mesure devrait produire des effets dès 2015 avant de monter en puissance.
Le geste s'inscrit dans la droite ligne de la "politique de l'offre" de l'exécutif, s'ajoutant à 40 milliards de baisses de charges et d'impôts déjà consenties aux entreprises.
Sanctionné par les électeurs lors des élections départementales, Manuel Valls ne change rien. "Notre stratégie économique est la bonne", a osé une nouvelle fois Manuel Valls, en évoquant de récents indicateurs encourageants, qui devraient permettre à la France de finir l'année sur une croissance de plus de 1%, et en promettant de "poursuivre sans relâche" sur cette voie.
Il a aussi annoncé une augmentation de 2 milliards d'euros à 8 milliards d'euros de la capacité de prêts de la banque publique BPI France, et a par ailleurs inscrit l'adoption d'un plan de travaux autoroutiers de 3,2 milliards d'euros dans une logique de soutien à l'investissement.
Contraint de donner des signaux à sa gauche, Manuel Valls a eu une pensée pour les ménages, qui se verront davantage soutenus que prévu s'ils engagent des travaux de rénovation thermique, et promis des aides de trésorerie aux collectivités locales, dont les investissements ont dévissé l'an dernier.
L'impact budgétaire de ces mesures est estimé par Matignon à 500 millions d'euros cette année, et que Bercy entend financer par des baisses de dépense, tenu par l'orthodoxie de discipline budgétaire européenne.
Comme pour contrebalancer ces mesures bénéficiant principalement aux entreprises, M. Valls a fait une promesse destinée à contenter les proches de Martine Aubry et l'aile gauche du Parti socialiste: la création au 1er janvier 2017 d'un "compte personnel d'activité.
Ce compte doit regrouper les différents comptes existants (pénibilité, formation,...) que les salariés pourront conserver tout au long de leur carrière. Le dispositif doit garantir une meilleure protection en cas de mobilité professionnel.