Deux jours plus tôt, la presse espagnole avait révélé qu’il avait eu recours à la loi d’amnistie fiscale, approuvée en 2012 par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, pour régulariser la fortune qu’il détenait de manière irrégulière à l’étranger.
L’amnistie fiscale avait permis à 31 000 personnes de rapatrier 40 milliards d’euros en ne payant que 3 % de taxe. Le gouvernement du Parti populaire (PP, droite) avait récolté 1,2 milliard grâce à cette mesure, l’une des plus polémiques du mandat de M. Rajoy, considérée comme un cadeau aux fraudeurs par l’opposition.
Or, non seulement M. Rato, ancien ministre de l’économie et des finances (1996-2004) sous les gouvernements de José Maria Aznar (PP) a saisi l’occasion offerte par l’actuel ministre des finances, Cristobal Montoro, qui fut son secrétaire d’Etat à l’économie, de rapatrier sa fortune, mais, il fait en outre partie des 705 contribuables qui sont soupçonnés d’avoir profité de cette amnistie pour blanchir des fonds. Ils sont visés par une enquête du Service exécutif de prévention du blanchiment de capitaux (Sepblac).
Plusieurs affaires
M. Rato, qui défendait auparavant la lutte contre la fraude fiscale, se trouve au centre de plusieurs enquêtes judiciaires. Ancien président de Bankia, avant que l’Etat ne doive injecter 24 milliards d’euros dans cette banque pour la sauver de la faillite, en 2012, il fut l’instigateur de son entrée en bourse, en 2011.
Entachée d’irrégularités présumées, celle-ci fait l’objet d’une enquête afin de déterminer si les responsables de Bankia ont maquillé les comptes de l’établissement. M. Rato est inculpé pour « escroquerie » et « faux et usage de faux ».
M. Rato est aussi au centre de l’affaire des cartes de crédits « black ». Ces cartes bancaires de complaisance permettaient aux conseillers de Bankia de sortir des fonds sans aucun contrôle de Bankia. Pour avoir « consenti, favorisé et accepter » l’usage de ces cartes, M. Rato est mis en examen pour « détournement de fonds et délit sociétaire. »
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La justice s’intéresse également aux 6,2 millions d’euros que lui a versés la banque d’investissement Lazard en 2011, alors qu’il en était conseiller trois ans plus tôt.