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6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 20:03

 

Source : http://www.humanite.fr

 

Des manifestations contre l'austérité réprimées dans la violence au Québec
romane frachon
Vendredi, 3 Avril, 2015
 
 

Romane Frachon
 
Si l’augmentation des droits d'inscription avait déclenché la "révolution érable" en 2012, aujourd'hui ce sont l'austérité en général et la casse des services publics qui ont décidé les étudiants québécois à prendre la rue. Jeudi, ils étaient plus de 75 000 manifestants à Montréal, un mouvement de masse que le gouvernement tente de briser en soutenant une répression policière indigne d'une démocratie. Le reportage sur place de Romane Frachon.
Montréal, correspondance particulière

 

 
Le contexte
Cette grève étudiante a été voté par les associations et syndicats étudiants le 21 mars, jour du printemps, pour se mobiliser contre le budget néolibéral du gouvernement provincial, le gouvernement Couillard, qui a été élu il y a bientôt un an (7 avril 2014).
Les étudiants manifestent contre un désengagement de l'Etat dans des services de moins en moins publics, donc la santé, l'éducation, la culture et les services de garde.
Ils veulent dire à l'Etat qu'il a le devoir de s'engager dans les services publics, et que c'est leur propre avenir qui est en danger.
L'objectif de cette mobilisation, c'est une grève général le 1 er mai, ils veulent rallier toute la société québécoise face à ces mesures d'austérité.
 
 
En plus de cette lutte contre les mesures d'austérité il y a aussi un volet environnemental dans cette mobilisation étudiante, c'est la lutte contre les hydrocarbures, c'est peut-être là le point qui fait que le mouvement n'est pas aussi fédérateur qu'il a pu l'être il y a 3 ans, en 2012
Les non grèvistes sont nombreux à penser que le mouvement est désorganisé, trop large, et qu'il ne concerne pas directement les étudiants.
Alors qu'en 2012 chaque étudiant se sentait concerné par la hausse des frais de scolarité annoncé par le gouvernement, libéral également.
 
Il n'empêche que la mobilisation grandit et les descentes dans la rue se multiplient.
 
Déjà en 2012, la Police avait régulièrement recours à la force mais ce qui choque aujourd'hui, c'est la rapidité avec laquelle la Police de Québec a usé de son rapport de force sur les étudiants, alors même qu'il n'y a eu aucune provocation de la part des étudiants
 
Une répression policière inédite
La semaine dernière à Québec, lors de la première manifestation de lancement du mouvement le 24 mars au soir devant le Parlement, la Police a procédé à des arrestations de masse (pas moins de 274 étudiants ont été encerclé plusieurs heures durant et ils ont reçu chacun une amende de 220$)  A peine les étudiants avaient « pris la rue » que les policiers se sont jetés sur quelques uns, les rouant de coups de matraques.  
Pour justifier leur violence, la Police avance l'argument de l'illégalité de la manifestation.
Ils utilisent ainsi soit l'article 500.1 du Code de la Sécurité Routière sur l'entrave à la circulation, puisque les étudiants marchent sur la route, soit l'article municipal 19.2 du Règlement sur la paix et le bon ordre de la Ville de Québec. C'est cet article qui pose problème, car il a été voté en juin 2012, juste après le « printemps 2012 » pour décourager toute manifestation de rue.
Il déclare illégal une manifestation qui ne fournira pas à l'avance son itinéraire à la Police.
 
 On peut d'abord se demander pourquoi les manifestants ne fournissent pas tout simplement leur itinéraire aux forces de l'ordre, afin de ne pas bloquer la circulation... Mais lorsque l'on voit la façon dont la Police « encadre » les manifestants, on peut comprendre qu'ils ne veulent pas qu'elle intervienne dans leurs rassemblements.  
 
Des atteintes aux libertés fondamentales
Les étudiants voient dans cet article une entrave à leur liberté fondamentale d'exprimer leur mécontentement dans la rue. Ils le répètent,  la rue demeure le lieu par excellence de l'expression citoyenne, hors des médias et du droit de vote.
 
On écoute ce jeune homme blessé à l'arcade sourcillière : lien
 
 
 
Le jeudi 26 mars, une étudiante de 18 ans, Naomie Tremblay-Trudeau, a reçu un projectile de gaz lacrymogène par un policier en plein dans le visage, les images sont extrêmement violentes.
Elle a les lèvres enflées et déchirées pour un moment.
Une enquête est en cours pour juger de l'agression du policier Charles Scott-Simard, qui en vertu de la loi ne devait pas tirer à moins de 5 mètres et au dessus de la taille de la jeune fille.
 

 

 

 

Le jeudi 26 mars, une étudiante de 18 ans, Naomie Tremblay-Trudeau, a reçu un projectile de gaz lacrymogène par un policier en plein dans le visage, les images sont extrêmement violentes.
Elle a les lèvres enflées et déchirées pour un moment.
Une enquête est en cours pour juger de l'agression du policier Charles Scott-Simard, qui en vertu de la loi ne devait pas tirer à moins de 5 mètres et au dessus de la taille de la jeune fille.
 
Cet événement choc n'a fait qu'amplifier la révolte et creuser l'affront entre les étudiants et les forces de l'ordre.
 
Forts du soutien des politiques, les policiers justifient leurs pratiques... 
Une page Facebook a même été créée en soutien au policier qui a tiré sur la jeune fille blessée à la bouche …
Elle a finalement été supprimé lundi pour propos fascistes et d'incitation à la haine. La page s'appelait « Je suis 3143 », du matricule du policier qui a fait feu.
 
Une adhésion massive au mouvement en réaction aux violences
Depuis, des non-étudiants se sont ralliés au mouvement, des familles, des travailleurs, et pas moins de 75 000 personnes manifestaient hier à Montréal
Une manifestation festive, familiale, qui s'est une fois de plus soldée par l'intervention brutale de la police armée. Les jeunes ont pris la fuite mais beaucoup se sont retrouvés à terre, blessée.
Les jeunes étudiants ne sont même plus étonnés de subir cette violence normalisée, on écoute une jeune fille qui crie dans son micro face aux policiers :
 
 
Même du côté de la sphère publique, ils sont peu nombreux à soutenir les étudiants.
La banalisation de la violence, est soutenue par le maire de Québec, Régis Labeaume qui réitère son soutien à la Police.
 
Il a déclaré lundi : « les étudiants qui se plaignent de brutalité policière n'ont qu'eux à blâmer »
 
Alors même que le juge en charge de l'enquête a déclaré ces arrestations de masse et ce recours systématique à la violence comme étant disproportionnés, le maire de Québec a déclaré lui qu'il n'approuvait pas le dépôt du jugement et qu'il considérait que la police de Québec avait bien fait son travail et devait continuer dans cette direction.  
 
Cette pratique d'encerclement de masse a pourtant déjà valu au Service de police de la Ville de Montréal de sévères critiques de la part du comité des droits de l'homme de l'ONU, en 2005.
 
Le Comité avait alors dénoncé «Le Canada doit s'assurer que le droit des personnes à participer à des manifestations à caractère social est respecté et que seulement ceux qui commettent des offenses criminelles seront arrêtés»
 
Et pour finir mercredi, le ministre de l'éducation François Blais annonçait la mise en place de sanctions lors d'une entrevue à Radio X, radio privée à forte audience qui par ailleurs incite clairement les québécois à la violence et humilie les étudiants.
Le ministre propose « d'expulser de l'Université les étudiants qui exagèrent  pour donner l'exemple ». Il a tenu des propos paternalistes, déclarant : « on fait ça avec les enfants pour corriger leur comportement ».
Il semble que personne ne soit choqué, dans la société québécoise non gréviste, de cette stratégie de la peur de la part du gouvernement.
 
Les étudiants québécois en lutte pour la conservation de leurs acquis sociaux sont donc à la fois isolés, voire méprisés par leurs représentants élus, et  brutalisés par les forces de l'ordre, supposés les protéger.
 
Même l'ASSE (l'association pour une solidarité syndicale étudiante) commence doucement à se détacher du mouvement, proposant un report de la grève à l'automne prochain.
 
Un appel à défendre la liberté d'expression, vendredi prochain
C'est pour dénoncer toutes ces restrictions de libertés qu'une manifestation silencieuse se tiendra le 10 avril à Québec, dans une semaine, contre la répression policière.
 
Les organisateurs  invitent les manifestants à se bander la bouche d'un ruban adhésif rouge ou noir . 
Cette fois ci et pour la première fois, l'itinéraire sera donné pour qu'aucun argument légal ne puisse être reproché aux manifestants
 
Toute la population est invitée à participer au rassemblement pour « crier, silencieusement » et affirmer qu'« un peuple uni jamais ne sera vaincu »

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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