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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 20:55

 

Source : http://www.leparisien.fr

 

Austérité : des dizaines de milliers de manifestants ce jeudi en France

09 Avril 2015, 08h21 | MAJ : 09 Avril 2015, 19h13

 

 

«Contre l'austérité, pour les salaires, les services publics, l'emploi, la protection sociale», la manifestation nationale ce jeudi à l'appel de la CGT, de FO, de la FSU, et de Solidaires a réuni 120.000 personnes selon la CGT, 32.000 selon la préfecture. Plus de 80 autres rassemblements ont eu lieu en province.

 

 

ILLUSTRATION. Phillippe Martinez, le nouveau secrétaire général de la CGT sera en tête de la manifestation parisienne contre l'austérité.

ILLUSTRATION. Phillippe Martinez, le nouveau secrétaire général de la CGT sera en tête de la manifestation parisienne contre l'austérité. '(AFP/ MARTIN BUREAU)

 

Journée de mobilisation réussie pour la CGT, qui parle de «succès retentissant». Ce jeudi, répondant à l'appel de la CGT, FO, FSU et Solidaires, 300.000 manifestants, dont 120.000 à Paris, selon la CGT ont manifesté contre «l'austérité» et pour se «faire entendre du gouvernement».

 

Pour le seul défilé parisien, la préfecture a dénombré, elle, 32.000 manifestants. Un appel auquel la CFDT et la CFTC notamment n'avaient pas voulu rejoindre.

«Plus de 300.000 salariés, actifs, jeunes et retraités, privés d'emploi, se sont réunis dans les 86 rassemblements et manifestations en province et à la manifestation nationale à Paris», se réjouit la CGT dans un communiqué. Pour elle, les manifestants «ont clairement affiché leur opposition aux politiques d'austérité conduites par le gouvernement et inspirées par le patronat, Medef en tête».

A Paris, des milliers de manifestants ont quitté la place d'Italie en direction des Invalides. En tête du cortège, une large banderole était frappée des revendications: «Contre l'austérité, pour les salaires, les services publics, l'emploi, la protection sociale». Cette action a été décidée lors d'une intersyndicale le 17 février. Les salariés de la santé, de l'énergie ou encore les routiers, se sont récemment mobilisés pour dénoncer la baisse de leur pouvoir d'achat.

«Maintenant ça suffit!»

Ce mouvement national est aussi pour Philippe Martinez, successeur de Thierry Lepaon à la tête de la CGT après les révélations sur son train de vie, l'occasion de rassembler et de mobiliser ses troupes. La CGT a mis les moyens pour la manifestation parisienne sur ce parcours d'environ 5 kilomètres. Plus de 250 bus ont été affrétés pour permettre aux militants de province de rallier la capitale.

Dans les plus grandes villes de France, les cortèges les plus fournis ont été relevés à Marseille (45.000 manifestants selon la CGT, 7.000 selon la police), Bordeaux (10.000 manifestants selon la CGT, 4.700 selon la police), Lyon (7.000, selon les organisateurs, 4.200 selon la police), Toulouse (8.000 selon les organisateurs, 4.000 selon la police), Nancy (5.000 selon la CGT), Nîmes (5.000 selon la CGT), Nantes (3.000 selon la police), Rouen (5.000 selon les organisateurs, 2.800 selon la police) ou Rennes (2.200 selon la préfecture).

«Aujourd'hui, il y a beaucoup de mouvements dans les entreprises sur l'emploi et les salaires comme par exemple à Radio France, a souligné sur France 2 Philippe Martinez, qui prendra la tête du cortège avec le leader de FO Jean-Claude Mailly (FO). L'objectif est de faire converger ces luttes.» Les syndicats rejettent le pacte de responsabilité, la rigueur budgétaire, la réforme territoriale ou plusieurs dispositions de la loi Macron. Autant de mesures qui, selon le patron de la CGT, aggravent les «inégalités». «Quand le Medef demande, le gouvernement donne aux entreprises», ajoute Philippe Martinez qui souhaite que les salariés en bénéficient avec l'augmentation du salaire minimum à 1 700 euros et une revalorisation pour les autres catégories.
 
«Le slogan qu'on a pris c'est «Maintenant ça suffit!», il faut le social, mais pour le moment on n'est pas entendus», a ajouté Jean-Claude Mailly, le patron de FO. «Monsieur  Gattaz (le patron du Medef, ndlr) a plus l'oreille du gouvernement que les organisations syndicales», a-t-il renchéri en ajoutant: «Ça fait des mois qu'on explique au gouvernement qu'il faut changer d'orientation économique, qu'on est dans une logique d'austérité, ça se voit sur l'emploi, le chômage, les investissements publics, les salaires.». 

Peu d'impact pour les usagers...

Pour autant, les perturbations pour les usagers ont été très minimes, excepté dans le ciel où un mouvement catégoriel des contrôleurs aériens débuté mercredi se poursuit jusqu'à ce jeudi soir.

Quelque 24% des enseignants du primaire et plus de 35% des professeurs de collège ont fait grève jeudi, estiment les syndicats. Pour sa part, le ministère de l'Education a avancé des taux bien plus faibles. Selon lui, près de 10% des personnel ont observé la grève globalement, plus suivie dans les collèges (près de 16% des enseignants) que dans les lycées (5% des enseignants).

... sauf à la Tour Eiffel, fermée
Le célèbre monument parisien a été fermé jusqu'à 18 heures, les personnels d'exploitation (caissiers, agents d'accueil...) s'étant joints au mouvement.
 

Fortes perturbations dans le ciel

Des centaines de vols annulés et des retards parfois de plusieurs heures: le trafic aérien français a été très perturbé jeudi, au deuxième et dernier jour de grève des contrôleurs aériens, qui a affecté la moitié des vols dans plusieurs grands aéroports. L'impact de cette grève s'est accentué jeudi en raison de l'appel à la mobilisation nationale lancé en parallèle contre l'austérité. Les annulations de vols, le plus souvent anticipées, ont été plus nombreuses que la veille, de l'ordre de 50% en moyenne, impactant prioritairement les court-courriers. Pour les autres, les retards ont été nombreux, de 30 à 50 minutes, mais pouvant atteindre 4 heures sur certains vols.

A l'origine du mouvement, le SNCTA (49,8% des voix chez les contrôleurs) réclame le droit, pour les organisations représentatives d'aiguilleurs, de négocier des accords spécifiques pour leur profession, alors que l'aviation civile et le gouvernement réfléchissent à une réorganisation plus productive du travail. «Des solutions de flexibilité sont sur la table, on veut en discuter directement», explique Roger Rousseau, secrétaire national du SNCTA. Il souhaite également discuter de mesures d'accompagnement du recul de 57 à 59 ans de l'âge limite de départ à la retraite des contrôleurs.

Pour maintenir la pression, le SNCTA a déposé des préavis du 16 au 18 avril et du 29 avril au 2 mai.

 

 

Source : http://www.leparisien.fr

 

 

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Source : http://www.mediapart.fr

 

A l'appel des syndicats, plus de 80 mobilisations en France contre l'austérité

|  Par Mathilde Goanec

 

 

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé ce jeudi dans toute la France, à l'appel de la CGT, FO, Solidaires et de la FSU. Contre l'austérité, la loi Macron, mais aussi pour l'emploi et les services publics : de nombreux enseignants, personnels de santé ou encore grévistes de Radio France étaient présents.

 

« Tu m’étonnes que les mecs ils pètent les plombs après… » Un groupe de militants CGT commente l’arrivée de leur chef, Philippe Martinez, en tête de cortège de la manifestation anti-austérité de jeudi à Paris. Entouré de son service d’ordre, le leader syndical est aussitôt assailli par une nuée de micros et de caméras. C’est son premier gros mouvement social en tant que responsable de la confédération, à la suite de la démission tumultueuse de Thierry Le Paon en janvier. Bien évidemment, le cégétiste chasse la personnalisation d’un  revers de main, tout comme les critiques contre un mot d’ordre anti-austérité jugé trop flou : « Si on ne menait ce type d’action que pour des visées internes à la CGT, on jouerait petits bras. Et puis surtout, ce qui importe, c’est le sort des salariés. Or de l’argent, il y en a. On a réussi à trouver à nouveau plus de deux milliards pour les entreprises, on aurait bien aimé aussi un petit signe du gouvernement sur les salaires. »

Selon la CGT, près de 300 000 personnes ont défilé en France ce jeudi, dont 120 000 à Paris (la police annonce 32 000 manifestants à Paris). Plus de 80 mobilisations ont eu lieu un peu partout en France, avec parfois des cortèges de plusieurs milliers de salariés, du public comme du privé, à Bordeaux, Marseille ou Lyon. Près d’un quart des enseignants de maternelle ou de l’école élémentaire ont fait grève jeudi, tout comme les contrôleurs aériens, fortement mobilisés, ou certains ouvriers de l'industrie. 

 

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière © @Mathilde Goanec
 

À Paris, les syndicats ont vraisemblablement réussi leur coup, après une série de mobilisations en demi-teinte ces dernières années. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, défile derrière la même banderole que son homologue de la CGT. « Citez-moi une seule mesure, depuis deux ans, dont on puisse dire qu’elle a été faite en direction des salariés et pour eux seuls ? Vous n’en trouverez pas. Le compte pénibilité peut-être, mais quand on voit les obstacles qui s’accumulent dans sa mise en œuvre, je ne suis pas très optimiste… »  Les responsables syndicaux, réunis à quelques encablures de la place d'Italie pour ce défilé parisien, se plaignent tous de n’avoir que la rue pour se faire entendre du gouvernement, quand il « suffit à monsieur Gattaz de donner une interview dans un journal pour être entendu ».

Manifestement, les dernières annonces du gouvernement, que ce soit sur le dialogue social ou l’investissement, n’ont pas calmé les esprits échauffés par la loi Macron. « Ce qui a été décidé sur la représentation dans les petites entreprises va dans le bon sens, concède Philippe Martinez, commentant le projet de loi sur le dialogue social qui sera présenté le 22 avril au conseil des ministres. Mais cela reste très déséquilibré, et nous craignons toujours, par la fusion possible des instances représentatives, une disparition du CHSCT. »

Loin des caméras, c’est Éric Beynel, l'un des deux porte-parole de Solidaires, qui met en garde sur le compte personnel d’activité, un nouveau dispositif annoncé par François Hollande, qui devrait rentrer dans le texte de loi sur le dialogue social. « On n’a pas beaucoup de détails, si ce n’est que cet outil va rassembler différentes choses qui existent déjà et qui posent problème, comme le compte pénibilité ou les droits rechargeables, dont le patronat s’échine à réduire la portée. Surtout, sa mise en route n’est pas possible avant 2017… Quand il s’agit de mesures fiscales en faveur des entreprises, au contraire, c’est quasi immédiat. »

Sous sa blouse de papier fin, un masque sur le visage, le jeune Sylvain Carles assure vivre au quotidien les effets de l’austérité que dénoncent les dirigeants syndicaux rassemblés à quelques mètres de lui. Aide-soignant à l’hôpital de Rodez, il travaille 8 heures par jour et 5 jours par semaine, ainsi qu’un week-end chaque mois, pour 1 500 euros brut. Il a presque 10 ans d’ancienneté, et a vu les conditions de travail se dégrader : « On parle de 22 000 postes supprimés dans la fonction publique hospitalière, et chez nous, déjà, les nouveaux sont recrutés sur des CDD d’un mois, renouvelés sans cesse. Pour la vie privée, c’est difficile, et puis ce n’est pas bon non plus pour les patients. » Les salariés de la santé se sont d’ailleurs fortement mobilisés ce jeudi, avec nombre de banderoles et de slogans contre la loi sur la santé, examinée actuellement à l’Assemblée nationale.

Même ressenti chez ces enseignants, une pancarte SNES-FSU à la main, qui regardent passer les métallos de Lorraine. « Dans le Morbihan, ce sont trois écoles publiques qui viennent de fermer, s’insurge Philippe Leastic. Notre département détient le triste record d’avoir deux villes de 10 000 habitants sans collège… Alors même qu’on laisse l'école privée prospérer. » Pour lui et ses collègues, les économies budgétaires laminent déjà sérieusement les services publics. Même si, selon le gouvernement socialiste, la France n’est pas soumise au régime d’austérité.

La banderole Radio France soulève quant à elle la sympathie des manifestants, qui sifflent au passage des salariés de la maison ronde, lancent vivats et applaudissements. Grève emblématique, longue et visible, les employés de la radio publique veulent s’inscrire dans une lutte plus large : « On diminue partout les moyens de production, les petites unités, comme celle du nettoyage à Radio France, analyse cet attaché de production à France musique. On commence comme ça et on finira par tout casser. Pour mener ce combat, les autorités font appel à des dirigeants comptables, qui sont économes en tout sauf sur leurs salaires ou celui de leurs conseillers. »

Les rémunérations des gros patrons seront, tout au long du défilé syndical, l’occasion de slogans vachards. La veille de la manifestation, Le Parisien dévoilait que l’ex-PDG de Vivarte aurait quitté ses fonctions avec un chèque de plus de trois millions d’euros, alors même que 1 600 emplois seraient menacés dans ce groupe regroupant des enseignes telles que La Halle aux vêtements ou André (lire le parti pris de Laurent Mauduit).

 

Manifestation parisienne, le 9 avril, contre l'austéritéManifestation parisienne, le 9 avril, contre l'austérité © @Mathilde Goanec
 

Pour ne pas laisser le mouvement retomber, FO assure avoir déposé un cahier de revendications auprès de l’Élysée et de Matignon, « et je pense que Philippe Martinez a fait de même », a confié Jean-Claude Mailly. Mais l’un comme l’autre ne peuvent nier que la division du champ syndical affaiblit considérablement la portée de leurs souhaits. Ainsi, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, en désaccord sur le mot d'ordre anti-austérité, n'ont pas participé à cet appel interprofessionnel.

 

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

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