48 heures après sa publication par Mediapart, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) publie enfin sur son site le rapport caché sur une France 100 % renouvelable en 2050.
48 heures après sa publication par Mediapart, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) publie enfin sur son site le rapport caché sur une France 100 % renouvelable en 2050. Il faut tout de même sonder les profondeurs de l’interface web de l’agence pour le trouver. Ou plus simplement, cliquer directement ici.
Le document mis en ligne, le même que celui qu’avait révélé Mediapart, s’accompagne d’une note explicative qui manifeste une gêne palpable à l’égard de l'étude. « Dès le départ, l’étude a été conçue comme un travail exploratoire à vocation scientifique et technique, et en aucun cas comme un scénario de développement », explique l’Ademe, qui enfonce le clou : « située dans un très long terme, elle n’a pas vocation à documenter directement la politique énergétique nationale ». Autrement dit, les conclusions de cette étude ne sont pas dans la ligne politique du gouvernement, opposé à la sortie du nucléaire. Une paroi étanche doit donc être maintenue entre les conclusions des experts et les décisions de l’exécutif.
L’Ademe tente aussi de justifier le report initial de la publication du rapport : « Un document, présenté comme le rapport final de l’étude, a été publié le 8 avril 2015 par un media en ligne. Le document mis en ligne est un document de travail qui a été diffusé en janvier 2015 par l’ADEME à des membres d’un comité de concertation de l’étude constitué d’acteurs du système électrique pour recueillir leurs réactions. Il s’agit d’une version intermédiaire du livrable final devant clôturer l'étude, qui reste à ce stade incomplète. Notamment les chapitres sur le dimensionnement des réserves de puissance, l’impact des équipements d’énergie renouvelable sur la surface au sol, la modélisation fine du réseau de répartition ne sont pas complétés. Ce document ayant été publié sur internet, nous le mettons en ligne également, bien qu’il ne s’agisse pas d’un rapport finalisé. » Et l’agence précise : « Certaines hypothèses peuvent être considérées comme ambitieuses et vont donc faire l'objet d'études de sensibilité, comme la baisse des coûts des technologies ou la capacité de piloter la demande par exemple. L'étude ainsi complétée devrait être publiée avant la fin de l’été. »
Suite du feuilleton la semaine prochaine, lors du colloque où l’étude devait initialement être présentée, avant d’en être retirée, les 14 et 15 avril. Elle sera désormais forcément présente dans les débats.