Mort du procureur turc pris en otage au tribunal d'Istanbul
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
Le procureur turc Mehmet Selim Kiraz, grièvement blessé lors de l'opération de la police qui a mis fin mardi 31 mars au soir à sa séquestration dans un tribunal d'Istanbul, par des militants armés d'un groupe d'extrême gauche, est mort des suites de ses blessures, ont annoncé ses médecins. Le magistrat « était gravement touché lorsqu'il est arrivé [à l'hôpital] », « à la tête et à la poitrine », ont-ils indiqué lors d'une déclaration télévisée.
Les deux militants d'un groupe turc d'extrême gauche clandestin, qui l'avaient retenu pendant plusieurs heures dans un tribunal d'Istanbul, ont été tués par la police, avait annoncé un peu plus tôt le chef de la police d'Istanbul.
La presse turque a attribué l'opération au groupe marxiste clandestin Parti révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C). Selon les médias, citant une déclaration publiée sur un site internet proche du DHKP-C, le commando avait menacé de tuer l'otage d'ici à 14 h 35 (heure de Paris) si les policiers responsables de la mort du jeune homme ne faisaient pas de « confession publique ». Aucun policier n'a cependant pour l'heure été formellement mis en cause dans l'enquête récemment ouverte sur cette affaire.
Les preneurs d'otage avaient également réclamé que les agents, lorsqu'ils seront jugés, le soient par un « tribunal populaire » et que les personnes poursuivies pour leur participation à des manifestations de protestation contre la mort de l'adolescent soient acquittées, rapporte le journal Hürriyet.
Un attentat en janvier
Le DHKP-C, connu pour avoir mené de nombreuses attaques en Turquie depuis les années 1990, avait revendiqué l'attentat-suicide, le 6 janvier, contre un poste de police dans le quartier touristique de Sultanahmet, à Istanbul, comme une riposte à la mort de Berkin Elvan.
La mort de cet adolescent avait fait spontanément descendre dans les rues de toutes les grandes villes de Turquie des centaines de milliers de personnes. De nombreux manifestants ont encore commémoré sa disparition au début de mars. Le cas de Berkin Elvan est devenu un symbole de la violente répression exercée par le pouvoir en 2013 et celui de la dérive autoritaire que lui reprochent ses détracteurs. M. Erdogan l'avait publiquement qualifié de « terroriste ».