Der Spiegel rapporte que le gouvernement grec envisage de négocier une réduction de sa facture de gaz et une levée de l’embargo sur certains types de produits, et notamment les fruits frais, avec la Russie. Le ministre grec de la Réforme industrielle, Panagiotis Lafazanis, et le député de Syriza Thanasis Petrakos, arrivés hier à Moscou pour une visite de deux jours, ont rencontré le ministre russe de l’Energie, Aleksandr Novak, ainsi que le patron du géant gazier russe Gazprom, Aleksey Miller. Gazprom assure 70% des livraisons de gaz à la Grèce. « Cette visite est très importante pour la Grèce. Nous souhaitons approfondir nos relations avec la Russie dans le domaine énergétique, et gagner de ce fait un avantage significatif », a déclaré Petrakos à Spiegel Online.
Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, devrait lui-même rencontrer le président russe, Vladimir Poutine, le 8 avril prochain.
Cependant, toutes ces démarches suscitent un certain agacement de la part des responsables européens, et notamment des politiciens allemands, qui s’inquiètent d’un possible rapprochement entre Moscou et Athènes.
Le gouvernement de Tsipras a très tôt fait comprendre qu’il n’hésiterait pas à solliciter une aide de la Russie ou de la Chine s’il ne parvenait pas à trouver un accord avec des partenaires européens. En février, le New York Times avait rapporté que Tsipras s’était entretenu au téléphone avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, pour convenir d’une visite de la délégation grecque en Chine. Le même jour, le ministre des Affaires étrangères grec avait rencontré son homologue russe Sergeï Lavrov, qui avait confirmé à l'agence Reuters que son pays pourrait envisager d’aider financièrement la Grèce si celle-ci le sollicitait.
L'adhésion à l'UE est synonyme de fiabilité et de confiance, et non de ruse. Ceux qui jouent avec le feu et vont maintenant chercher l’aide de la Russie pourraient se brûler les doigts ».
Vendredi dernier, le gouvernement grec a dévoilé son nouveau plan de réforme, qu’il avait jusque lundi pour soumettre à l’approbation des créanciers du pays. Selon lui, ce nouveau programme de réformes permettrait de rapporter 3 milliards d’euros, tout en évitant les mesures « récessionnaires » telles que les réductions de pensions et de salaires, ainsi qu’il l’avait promis à la population grecque.
Si ce plan est accepté, la Grèce pourrait recevoir une tranche de prêt de 7,2 milliards d’euros.