Source : http://www.reporterre.net
Yannis Youlountas
vendredi 6 mars 2015
François Hollande se sert de milices d’extrême-droite pour mater la révolte contre le barrage absurde de Sivens. En Grèce, le gouvernement néo-libéral avait aussi recouru à cette méthode de guerre civile : « Une escalade violente, calculée et dangereuse ».
De juin 2012 à janvier 2015, le premier ministre grec Antonis Samaras avait régulièrement utilisé une méthode déjà connue auparavant, mais devenue avec lui un principe de gouvernement durant 30 mois. Elle consistait essentiellement à se servir des milices d’extrême-droite comme de forces supplétives de police pour :
. fabriquer le chaos ;
. organiser des destructions illégales ;
. répandre la violence et la peur dans les zones alternatives ;
. couper ces zones de leurs soutiens et sympathisants ;
. distiller la confusion dans les mass-médias.
Puis, il ne lui restait plus qu’à se présenter, dans l’opinion publique, comme le seul rempart contre ce chaos et à justifier la destruction finale par étapes de tout ce qui pouvait le déranger.
Cette méthode était également utilisée durant des manifestations délicates, comme le prouvent de nombreuses vidéos montrant des militants d’Aube dorée [parti d’extrême-droite grec, NDLR] invités à combattre les insurgés sous le regard bienveillant de la police grecque, et même, souvent, directement à ses côtés et en suivant ses conseils.
Durant les émeutes de décembre 2014, marquée par la grève de la faim de Nikos Romanos et de nombreuses occupations et manifestations sur tout le territoire, Antonis Samaras a cru une dernière fois pouvoir utiliser cette méthode pour échapper à la montée en puissance de la protestation et reprendre le contrôle de l’opinion publique. Sûr de lui, il a donc annoncé des élections anticipées et s’est présenté encore une fois en rempart de l’ordre soit-disant protecteur contre un chaos qu’il avait lui-même provoqué en interdisant au jeune prisonnier Nikos Romanos de poursuivre ses études au-delà du bac.
La suite de l’histoire, vous la connaissez, conclue par son départ le 26 janvier 2015.
Vu l’aggravation quotidienne de la situation sur la ZAD du Testet et aux alentours, notamment le risque imminent d’une seconde victime quatre mois après la mort de Rémi Fraisse, il est urgent de démasquer la stratégie de François Hollande et de ses collaborateurs, à commencer par Thierry Carcenac.
Il est de notre responsabilité à tous de montrer le vrai visage du pouvoir en France : un pouvoir machiavélique, qui se sert des milices pro-barrages...
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