Source : http://www.marianne.net
Jeudi 05 Mars 2015 à 5:00
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C’est la première fois qu’un dirigeant d’une des trois composantes de la Troïka, formée par le FMI, la Commission et la BCE, le dit face caméra. « L’argent a été donné pour sauver les banques françaises et allemandes, pas la Grèce », a déclaré Paulo Batista, l’un des 19 élus parmi les 24 membres du conseil d’administration du Fonds monétaire international.
Du fait de ses fonctions, la parole de Batista est plus libre que celle des membres du Conseil des gouverneurs qui, eux, représentent les gouvernements et les banques centrales. Mais les critiques pour le moins rudes de Paulo Batista tranchent avec le langage d’ordinaire très policé qui règne au sein de l’institution.
Dans cette interview donnée à Alpha TV, une chaîne privée grecque, le Brésilien dénonce les choix imposés à la Grèce par la Commission et la Banque centrale européenne. Il n’épargne pas non plus sa patronne, accusant Christine Lagarde de préserver avant tout les intérêts de l’Union européenne plutôt que celui des Grecs.
Le FMI a cependant évolué. Grâce notamment aux travaux menés par Olivier Blanchard son chef économiste, elle n’est plus le temple des positions ordolibérales, désormais défendues par la BCE et la Commission. Cela n’a d’ailleurs pas échappé à Paulo Batista.
Il invite ainsi la Grèce à venir négocier avec un FMI, plus conciliant, la restructuration de sa dette. Un FMI qui, dit-il, « tout comme les partenaires européens, ne doit pas faire comme si les élections grecques n’avaient pas eu lieu ». Ils enfoncent même le clou en expliquant que les promesses passées n’engagent pas le gouvernement Tsipras.
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